Le mois de juillet 2025 restera marqué par une baisse notable des prix des carburants. Selon les données du ministère de la Transition écologique, jamais les tarifs du gazole et de l’essence n’avaient été aussi faibles en plein été depuis 2021.
Les automobilistes qui prennent la route en ce chassé-croisé des vacances en profitent directement, avec des tarifs qui rappellent ceux d’avant l’envolée liée à la guerre en Ukraine et à la reprise post-Covid. En moyenne, le gazole s’est affiché à 1,6279 euro par litre, un niveau inédit depuis quatre ans, selon les données du ministère de la Transition écologique.
Le Super SP95 a été vendu à 1,7001 euro en juillet, contre 1,8402 un an plus tôt. Le SP95-E10 est tombé à 1,6693 euro le litre, tandis que le SP98 s’est stabilisé autour de 1,7672 euro. Ces montants restent nettement en dessous des niveaux enregistrés depuis 2021, ce qui soulage le budget carburant des ménages.

L’euro fort et l’abondance de l’offre expliquent cette tendance baissière des prix des carburants
Deux facteurs principaux expliquent cette baisse. Le premier est lié au marché des changes. L’euro s’est renforcé face au dollar, atteignant 1,16 dollar. Un euro fort rend les importations de pétrole moins coûteuses pour les pays de la zone euro, ce qui se répercute directement à la pompe.
Le second facteur est l’évolution des cours du pétrole brut. Le baril de Brent s’est échangé à 71,35 dollars en juin 2025, contre plus de 82 dollars un an auparavant. Cette baisse s’explique par la décision des pays de l’Opep d’augmenter leurs quotas de production au printemps, après plusieurs années de restrictions. Une offre plus abondante entraîne mécaniquement une diminution des prix mondiaux.
La question demeure sur la durée de cette situation favorable. Les prix du pétrole ont montré un léger recul après une semaine d’une relative hausse, mais les marchés attendent surtout la réunion de l’Opep + prévue ce dimanche. Selon Han Tan de Nemo. Money, celle-ci « pourrait bien donner le ton aux marchés pétroliers pour le reste du mois d’août ».
À cela s’ajoutent les incertitudes géopolitiques. Le président américain Donald Trump a menacé de sanctionner la Russie si elle ne met pas fin à la guerre en Ukraine avant le 8 août, en évoquant une surtaxe indirecte de 100 % sur les pays qui achètent ses hydrocarbures. Pour Janiv Shah de Rystad Energy, la Russie « serait en mesure de rediriger une partie de ces flux vers la Chine », tandis que l’Opep + pourrait compenser les volumes manquants. Les analystes prévoient même « un surplus d’environ 1 million de barils par jour au quatrième trimestre 2025 ».
Dans l’immédiat, les consommateurs bénéficient d’un répit bienvenu sur le coût du carburant. Mais les prochaines semaines, entre décisions de l’Opep + et tensions internationales, diront si ce soulagement se prolonge à la rentrée.








