Alors que certains États, à l'instar de l'Allemagne, ont récemment rendu légales la consommation et la vente de Cannabis, la France, de son côté, est toujours à l'affût de mesures dissuasives pour traquer les consommateurs. Dans cette optique, le gouvernement pourrait prochainement autoriser les forces de l'ordre à pratiquer des tests salivaires sur la voie publique.
Cette mesure vise avant tout à mettre un terme à la vente de ce stupéfiant. Elle a été proposée par le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, lors d'un déplacement à Lyon, le 21 mars dernier. Environ un mois plus tard, cette proposition a été remise sur le tapis par le Premier ministre, Gabriel Attal, le 9 avril, lors d'un diner à Matignon, comme précisé par RMC. Sans grande surprise, la mesure a suscité de vives réactions au sein du Parlement. Une majorité s'est opposée à l'idée.
« Je ne vois pas comment un policier arrête des gens dans la rue comme ça. Légalement, ça ne tient pas », a avancé un député à nos confrères du Midi Libre. « A priori, c’est n’importe quoi, il faut des mesures coercitives pour obliger quelqu’un à pratiquer un test salivaire. Or qui dit mesure coercitive, dit infraction pénale », a fait remarquer une autre députée questionnée par RMC.
Est-il légal de pratiquer des tests salivaires sur les passants ?
Pour rappel, la loi interdit la consommation du cannabis dans la rue. Par conséquent, se faire prendre avec un joint est considérée comme un délit puni avec une amende de 150 à 200 euros, selon BFMTV. Or, il n'existe pas de texte à propos de piétons pris sous l'effet de cette drogue.
Les forces de l'ordre se chargent uniquement de contrôler les conducteurs, qui risquent, si le test est positif, jusqu'à 4 500 euros d'amende et deux ans de prison. Pour mettre en place ces tests salivaires, il est nécessaire d'abord d'instaurer une loi qui obligerait les passants à se soumettre à un tel contrôle. Quand bien même, une majorité de députés estiment que cette mesure n'est pas applicable.