Aujourd’hui, de plus en plus de Canadiens optent pour les véhicules électriques. Cette tendance découle de la volonté du gouvernement d’interdire complètement les véhicules à essence d’ici à 2035. L’augmentation des immatriculations de voitures électriques est également influencée par l’annonce de la fin du programme Roulez vert, prévue pour 2026.
Depuis cette annonce, en mars 2024, les immatriculations ont explosé, particulièrement entre avril et juin 2024, atteignant des niveaux impressionnants. En effet, selon Statistique Canada, près de 33 911 véhicules à émission zéro et hybrides rechargeables neufs ont été vendus en trois mois, soit une hausse de 68,5 % par rapport à 2023. Parmi ces immatriculations, 51,6 % des véhicules ont été immatriculés au Québec.
Le ministère de l’Environnement prévoit une diminution progressive des montants versés dans le cadre du programme Roulez vert au cours des deux prochaines années, jusqu’à son arrêt complet en 2027. Ainsi, les subventions passeront à 4 000 $ pour les véhicules entièrement électriques en 2025, contre 7 000 $ actuellement, puis à 2 000 $ en 2026. Pour les véhicules hybrides rechargeables, l’aide sera réduite à 2 000 $ en 2025, puis à 1 000 $ en 2026.
Les subventions, qui pouvaient atteindre jusqu’à 12 000 $ (soit 7 000 $ du programme Roulez vert et 5 000 $ de la subvention fédérale), disparaîtront donc progressivement d’ici la fin de 2026.
Louise Lévesque, directrice des politiques de l’association Mobilité électrique Canada, critique la décision du gouvernement, qu’elle juge trop radicale. Elle estime qu’une réduction plus graduelle des subventions aurait été plus appropriée, plutôt qu’une coupure aussi rapide en deux ans.
Quel est le coût du programme pour le gouvernement ?
Depuis le lancement du programme Roulez vert en 2012, le gouvernement du Québec a investi près de 1,8 milliard de dollars en subventions, permettant l’achat d’environ 294 270 véhicules à émissions zéro. Durant le deuxième trimestre de 2024 à lui seul, près de 268,8 millions de dollars ont été alloués aux subventions au Québec. Le gouvernement prévoit encore de dépenser 779,5 millions de dollars d’ici la fin de 2026.
Actuellement, au Québec, le prix d’un véhicule à émission zéro sans subvention est de 79 378 $, comparé à 64 215 $ pour un véhicule à essence. Cet écart représente un investissement important pour les ménages québecois, rendant les subventions cruciales pour plusieurs acheteurs.
Cependant, des experts comme Normand Mousseau de l’Institut de l’énergie Trottier soulignent que ces subventions profitent principalement aux ménages les plus aisés, ceux qui peuvent se permettre d’acheter un véhicule à émission zéro. Il propose une approche plus stratégique pour aider les ménages à faibles revenus, comme la mise en place d’un système de bonus-malus, où les véhicules énergivores seraient taxés pour financer les subventions.
Le gouvernement du Québec vise un taux de 32,5 % de véhicules à émission zéro d’ici 2026, 60 % en 2028, et 80 % en 2030. Toutefois, avec la fin progressive du programme Roulez vert, certains estiment que ces objectifs seront plus difficiles à atteindre.
Selon le gouvernement, le programme Roulez vert n’était pas conçu pour durer indéfiniment. Sa fin s’inscrit dans une stratégie visant à réorienter les ressources vers des mesures plus efficaces pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.
