Ubisoft, autrefois un pilier de l’industrie du jeu vidéo, fait aujourd’hui face à une crise sans précédent. Entre le lancement raté de Star Wars: Outlaws et l’effondrement de son action en bourse, l’éditeur est sous pression. Avec des suppressions d’emplois au Canada et des appels à la démission de son PDG, l’avenir du géant du jeu vidéo semble plus incertain que jamais. Mais Ubisoft peut-il encore renverser la situation grâce à ses prochains titres phares ? Et surtout, comment une telle fermeture impactera-t-elle les canadiens ?
Vers une fermeture des studios canadiens d’Ubisoft ? L’entreprise française en grande difficulté
Depuis le début de l'année 2024, Ubisoft traverse une crise financière majeure, aggravée par le lancement décevant de Star Wars: Outlaws. L'action de l'entreprise a chuté de plus de 10 % en seulement deux jours et de plus de 55 % sur une année, réduisant la capitalisation boursière à moins de 2 milliards d'euros. La pression exercée par des investisseurs tels qu'AJ Investments, se fait également sentir, avec des appels à une vente et à un changement de présidence si la situation ne s'améliore pas rapidement. La crise a également été exacerbée par le fiasco du jeu Skull and Bones, lancé en février 2024, qualifié de « naufrage » par la presse spécialisée. Malgré les promesses de son PDG, Yves Guillemot, le jeu n'a comptabilisé que 850 000 joueurs, dont beaucoup ont profité de l'essai gratuit.
Par ailleurs, Ubisoft a perdu environ 9,7 % de sa valeur le 11 septembre 2024. Après plusieurs tentatives de redressement, l'action n'a cessé de chuter, marquant une 17ᵉ séance de baisse consécutive en bourse. Cette période de déclin a conduit à l'exclusion de l'entreprise du Next 20, l'antichambre du CAC 40, un signe supplémentaire des difficultés financières de l'entreprise.
Subventions interrompues, licenciements : l'industrie des jeux vidéos mise à mal
Ubisoft, qui compte le Québec parmi ses centres de production clés, doit faire face à une autre crise : la province canadienne, endettée, a récemment annoncé des réductions importantes dans les subventions à l'industrie vidéoludique. Bien que les subventions directes pour Ubisoft soient protégées jusqu'en 2027 grâce à une convention spéciale, cette mesure pourrait avoir un impact significatif sur d'autres acteurs de l'industrie, et indirectement sur Ubisoft. La décision de réduire les crédits d'impôt, dans le cadre d'un budget québécois déficitaire de 11 milliards de dollars, accentue les défis auxquels Ubisoft fait face dans cette région importante pour ses opérations internationales.
Les difficultés d'Ubisoft ne sont pas un cas isolé dans l'industrie du jeu vidéo. Depuis 2023, l'ensemble du secteur a subi des vagues de licenciements massifs, avec environ 30 000 emplois supprimés. Des géants comme PlayStation ont licencié 900 employés, tandis que Microsoft a annoncé la suppression de 1900 postes dans le cadre de leurs propres restructurations. Cette « réinitialisation » de l'industrie résulte en grande partie d'une demande post-pandémie qui s'est réduite, forçant les entreprises à revoir leur structure de coûts. Ubisoft n'échappe pas à cette tendance mondiale, avec des suppressions de postes déjà visibles, notamment au Canada, où près de 100 emplois ont été coupés dans ses studios de Montréal et Toronto, étant donc l'un des pays les plus fortement impacté par la décision.
Malgré cette situation difficile, certains studios continuent de prospérer. Par exemple, un studio chinois a récemment connu un succès phénoménal avec la sortie de Black Myth: Wukong, un jeu qui a réalisé 18 millions de ventes à ce jour. Ce type de succès démontre que, même dans un environnement incertain, il est encore possible pour des studios de tirer parti de l'engouement des joueurs. Ceci met également en évidence que c'est la gestion interne du mastodonte français des jeux vidéo qui est à revoir, et les actionnaires sont totalement d'accord avec cette idée. En effet, ils demandent la démission du PDG de la firme incessamment.
Un avenir incertain pour Ubisoft et ses employés canadiens
Ubisoft, dont les studios au Canada jouent un rôle crucial dans le développement de titres majeurs comme la franchise Assassin's Creed, pourrait voir une fermeture de ses sites à l'international si la situation ne s'améliore pas. Le spectre de nouvelles vagues de licenciements, voire la fermeture de certains studios, menace la stabilité de l'écosystème vidéoludique canadien, autrefois l'un des pôles les plus dynamiques de l'industrie mondiale. Une telle vague de licenciement risque de mettre à genoux le marché de l'emploi du pays, des milliers de personnes se retrouveront inévitablement au chômage.
Les prochains mois seront cruciaux pour la survie de l'entreprise, alors qu'elle mise sur des titres majeurs comme Assassin's Creed: Shadows pour espérer un redressement avant la fin de l'année.