Le gouvernement vient de prendre une décision qui risque de bouleverser la vie de nombreux travailleurs saisonniers au Canada. En mettant fin à un programme de soutien crucial, il plonge des milliers de familles dans l’incertitude. Quels seront les impacts pour ces régions déjà fragilisées par l’emploi saisonnier ?
Travailleurs saisonniers au Canada : la suppression d’une aide plonge des régions dans l’incertitude
Le gouvernement fédéral a récemment pris une décision qui inquiète de nombreux travailleurs saisonniers au Canada. Un projet pilote, mis en place pour soutenir ces employés lors des périodes sans emploi, a été aboli au début du mois de septembre.
Cette décision suscite des inquiétudes dans plusieurs régions rurales, particulièrement sur la Côte-Nord, où l'économie dépend fortement des emplois saisonniers. Les impacts de cette mesure pourraient se faire sentir rapidement, laissant plusieurs travailleurs dans l'incertitude.
La fin du projet pilote : Un coup dur pour les travailleurs saisonniers
Depuis novembre dernier, ce projet pilote permettait aux travailleurs saisonniers de recevoir des prestations d'assurance-emploi supplémentaires pour compenser les périodes sans emploi. Cette mesure avait pour objectif de combler l'écart entre la fin de leur période de travail et le début de la prochaine saison, qui peut souvent s’étirer sur plusieurs mois.
Les régions comme la Minganie et la Basse-Côte-Nord, où les emplois saisonniers sont cruciaux, se retrouvent aujourd'hui particulièrement vulnérables. La durée limitée de la saison de travail combinée à un taux de chômage élevé rend les critères d'admissibilité à l'assurance-emploi peu adaptés à leur réalité, selon l'organisme Action Chômage Côte-Nord.
Line Sirois, directrice de cet organisme, estime que ce programme, bien qu'imparfait, était essentiel pour garantir une stabilité financière minimale à ces travailleurs. « La suppression de ces prestations risque de créer un gouffre financier pour plusieurs familles qui dépendent entièrement du travail saisonnier », explique-t-elle. En effet, les mois entre la fin de la période de travail et la reprise de l'activité économique sont particulièrement difficiles à gérer sans l'aide de l'assurance-emploi.
Un contexte économique régional déjà fragile
La décision du gouvernement fédéral arrive à un moment critique pour les régions dépendantes de l'emploi saisonnier. Selon une étude récente menée par Action Chômage Côte-Nord, plus de 5 000 travailleurs de la Côte-Nord sont directement concernés par ces changements.
La députée de Manicouagan, Marilène Gill, a exprimé sa vive préoccupation face à cette suppression. Elle a rappelé l'importance d’une réforme en profondeur du régime d’assurance-emploi pour répondre aux besoins spécifiques des travailleurs saisonniers. « Il est impératif que le gouvernement prenne en compte la réalité des régions comme la nôtre », déclare-t-elle, soulignant la précarité croissante des familles touchées.
La Basse-Côte-Nord et la Minganie, où les emplois dans la pêche et le tourisme sont les principales sources de revenus, sont particulièrement exposées. La diminution des prestations pourrait avoir un impact direct sur la consommation locale, augmentant ainsi la vulnérabilité économique de ces régions. Les commerces locaux, qui dépendent également de l’activité saisonnière, risquent de subir une baisse importante de leur clientèle durant les mois creux.
Un avenir incertain pour les travailleurs saisonniers
Face à la suppression de cette aide, les travailleurs et les syndicats régionaux ne comptent pas rester silencieux. Une manifestation est déjà prévue pour le 6 novembre prochain à Chicoutimi, au Saguenay–Lac-Saint-Jean, où les travailleurs de différentes industries saisonnières réclameront une révision du système d’assurance-emploi. L'objectif est de faire pression sur le gouvernement pour qu’il réinstaure cette mesure ou en propose une nouvelle plus adaptée aux réalités locales.
En attendant, les travailleurs saisonniers devront s'adapter à une réalité financière plus incertaine. Pour plusieurs d'entre eux, cela pourrait signifier une recherche d'emplois temporaires durant l'intersaison, ou, pire encore, une migration vers d'autres régions offrant des opportunités d'emploi plus stables.