Le mois d’août a été marqué par un taux de chômage au Canada qui atteint son plus haut niveau depuis mai 2017, malgré plusieurs diminutions du taux directeur.
Il y a encore quelques semaines, le taux de chômage restait relativement stable. Cependant, Statistique Canada a récemment annoncé que celui-ci avait atteint un sommet inédit depuis 2017, à l’exception de la période pandémique de 2020 à 2021. Voici ce qu’il faut savoir.
Une hausse du taux de chômage qui touche particulièrement les jeunes
La montée du taux de chômage a suivi de près l’annonce de la 3ᵉ baisse du taux directeur. Le gouverneur de la Banque du Canada, Tiff Macklem, espère ainsi relancer la croissance économique, tout en reconnaissant que le marché du travail montre des signes de ralentissement.
Selon les chiffres de Statistique Canada, « même si le taux de chômage a progressé dans tous les groupes d’âge par rapport à août 2023, l’augmentation a été plus marquée chez les jeunes. ». En effet, avec le retour progressif des étudiants de 15 à 24 ans sur les bancs des écoles et universités, le taux de chômage dans cette tranche d’âge s’est établi à 16,7 % en moyenne entre mai et août, soit une hausse de près de 4 % comparativement à 2023.
Les étudiants étrangers ont également été durement touchés, avec un taux de chômage atteignant 29,5 %, une augmentation marquante de 10,1 % par rapport à l’année précédente. Au Québec, selon Radio-Canada, « Au Québec, le taux de chômage s’est maintenu à 5,7 % pour un troisième mois consécutif. Il a cependant augmenté tant à Montréal, de 6,5 % en juillet à 6,8 % en août, qu’à Québec, de 3,8 % en juillet à 4,0 % en août ».
Des créations d’emplois insuffisantes
Pour tenter de contrer cette hausse, 22 000 nouveaux emplois ont été créés au Canada, notamment dans les secteurs de l’enseignement, de la santé, des services sociaux, des assurances, des finances et de l’immobilier. Toutefois, cela n’a pas suffi à compenser le rythme de la croissance démographique.
Royce Mendes, directeur général de la Banque Desjardins, souligne que « Avec une croissance démographique à nouveau forte et un taux d’activité en hausse, l’embauche en août n’a pas suffi à empêcher le taux de chômage d’augmenter de 0,2 point de pourcentage ». Le nombre de chômeurs a ainsi grimpé à 1,5 million, soit une augmentation de 22,9 % par rapport à l’année précédente.
Malgré le ralentissement des embauches, les travailleurs ont tout de même bénéficié d’une hausse des salaires, leur permettant ainsi de regagner un certain pouvoir d’achat perdu pendant la pandémie. Le salaire horaire moyen en août a augmenté de 5 %, atteignant 35,16 $.