Bien que le taux d’intérêt de la Banque du Canada ait baissé, les demandeurs d’emploi, y compris les nouveaux diplômés et les immigrants récents, font face à un marché de l’emploi assez instable. Ce dernier connaît un ralentissement notable, ce qui influence le taux de chômage au pays, qui demeure assez stable malgré les attentes.
Selon l’agence fédérale, malgré la perte de près de 2 800 emplois en juillet 2024, le taux de chômage au Canada reste relativement stable à 6,4 %. Au Québec, ce taux est légèrement plus bas, se chiffrant à 5,7 %.
Ce taux de chômage est attribuable à plusieurs facteurs. En effet, d’après Leslie Preston, économiste principale chez Banque TD, les attentes d’une création de 25 000 emplois supplémentaires au Canada n’ont pas été comblées, ce qui est très décevant. Les dernières données révèlent que cette stagnation sur le marché de l’emploi est due à une recherche d’emploi moins active, particulièrement parmi les personnes âgées de 15 ans et plus.
Après une hausse du taux d’intérêt directeur de la Banque du Canada l’année dernière, le taux de chômage a augmenté de 0,9 point de pourcentage. Même avec la baisse récente de ce taux, le chômage persiste, surtout parmi les jeunes étudiants saisonniers, dont le taux de chômage atteint 51,3 %, soit 6,8 % de plus que l’année dernière. Les nouveaux diplômés et les immigrants récents rencontrent aussi des difficultés pour trouver un emploi dans les conditions actuelles.
Selon Statistique Canada, le taux de chômage des personnes nées au Canada a grimpé de 0,5 point de pourcentage, atteignant 5,6 % le mois dernier. Chez les jeunes immigrants récents, le taux de chômage s’établit à 22,8 %, une augmentation de 8,6 points par rapport à l’année dernière.
Peut-on espérer une diminution du taux de chômage au Canada ?
Bien que le chômage semble dominer le marché du travail actuellement, les augmentations salariales n’ont pas été affectées. On observe une hausse de 5,2 % du salaire horaire moyen. Cela n’écarte pas les préoccupations de la Banque du Canada face à l’instabilité du marché du travail, qui exprime une grande inquiétude à ce sujet.
Le taux d’intérêt directeur de la Banque du Canada a été réduit dans le but de stimuler la croissance économique et le marché du travail. Cependant, cette démarche n’a pas encore porté ses fruits. Avec une stagnation persistante sur le marché du travail et un taux de chômage qui pourrait augmenter à tout moment, les efforts pour stimuler l’économie du pays pourraient en souffrir gravement.
Andrew Grantham, économiste principal chez CIBC, a souligné : « Le compte rendu de la décision de politique monétaire de la Banque du Canada du mois dernier a mis en évidence une inquiétude croissante concernant l’état du marché du travail, et les données d’aujourd’hui ne contribueront guère à apaiser ces inquiétudes, même si le taux de chômage reste stable ».
Il ajoute aussi que d’autres baisses du taux d’intérêt sont prévues avant la fin de l’année, en espérant que le chômage ne persiste pas.