Le syndicat qui représente les cheminots au CN et au CPKC pourrait déclencher une grève de grande ampleur dans les prochains jours. Pour la première fois, depuis une trentaine d’années, le système ferroviaire canadien pourrait être paralysé sur l’ensemble du territoire canadien suite à l’appel des syndicats des deux transporteurs ferroviaires à une grève nationale.
La Compagnie des chemins de fer nationaux du Canada (CN) et la Compagnie du Canadien Pacifique de Kansas City (CPKC) ont prévenu qu'elles allaient mettre leurs travailleurs en lock-out le 22 août si une entente de principe n'est pas conclue d'ici là, rapporte Radio-Canada. Une menace qui accentue le spectre d’une grève générale qui pourrait paralyser le système ferroviaire à l’échelle nationale.
La Conférence ferroviaire de Teamsters Canada (CFTC), qui représente quelque 9 300 conducteurs de locomotive, chefs de train, travailleurs de gare de triage et contrôleurs de la circulation ferroviaire, accuse la CPKC de vouloir « vider de sa substance la convention collective de toutes les dispositions relatives à la fatigue, essentielles à la sécurité ».
Certes la Compagnie des chemins de fer nationaux du Canada (CN) a ciblé moins de points liés à la fatigue, admet le syndicat, mais il a également proposé ce que les Teamsters qualifient de « plan de relocalisation forcée », qui verrait certains employés déménager dans des endroits éloignés pendant plusieurs mois à la fois pour combler des pénuries de main-d'œuvre dans l'entreprise. « Nos membres ne cherchent qu'à obtenir une entente juste et équitable », écrivait vendredi dernier Paul Boucher, président de la Conférence ferroviaire de Teamsters Canada.
Le CN et le CPKC commencent à interrompre leurs livraisons
Pour répondre aux demandes des syndicats, les deux entreprises ferroviaires ont proposé deux offres distinctes. La CN propose que les employés travaillent 40 heures par semaine, avec un minimum de 10 à 12 heures de repos entre chaque quart, selon qu'ils sont près de chez eux ou en déplacement, et bénéficient de deux à trois jours de congé consécutifs chaque semaine, conformément à la loi. De son côté, la CPKC avait présenté une offre similaire avant de la retirer sous condition, vendredi dernier.
Devant cette situation, les syndicats ont décidé de mettre à exécution leur menace de grève. En effet, comme le rapporte ce mardi 13 août Radio-Canada, les deux principales compagnies ferroviaires du pays, le CN et le CPKC, ont commencé à suspendre les livraisons en prévision d'une grève ou d'un lock-out possible le 22 août prochain.
Dans une note interne obtenue par La Presse Canadienne, la Compagnie des chemins de fer nationaux du Canada (CN) annonce qu'elle a commencé à imposer un embargo sur certaines marchandises dangereuses en provenance des États-Unis en vue d'un arrêt de travail imminent. Ces marchandises incluent du chlore utilisé pour désinfecter l'eau potable, de l'ammoniac pour les engrais, ainsi que d'autres substances toxiques, vénéneuses ou explosives.