Les habitants d’Halifax, en Nouvelle-Écosse, se retrouvent confrontés à un désert alimentaire depuis que Sobeys a quitté un quartier résidentiel. Les ententes en place continuent d’empêcher l’ouverture de nouvelles épiceries dans le secteur, obligeant les citoyens à faire des trajets en voiture pour des courses de base.
Le manque d’activité commerciale dans cette région est principalement causé par les contrôles de propriété aux clauses restrictives. Cette situation complique la vie des résidents qui cherchent à se procurer des aliments sains à des prix abordables.
Sobeys et Loblaw font l’objet de plusieurs enquêtes
Le Bureau de la concurrence du Canada a récemment ouvert des enquêtes sur les restrictions foncières imposées par les géants de l’alimentation Empire et George Weston Limited, les sociétés mères respectives de Sobeys et Loblaw.
« Les contrôles de propriété limitent la façon dont les biens immobiliers peuvent être utilisés, y compris par des détaillants alimentaires concurrents. Ils peuvent nuire à la concurrence en rendant difficile, voire impossible, l’ouverture de nouveaux magasins », a expliqué le Bureau de la concurrence dans un communiqué diffusé le 11 juin dernier.
En d’autres termes, ce type d’engagement à ne pas concurrencer permet aux propriétaires fonciers de décider qui peut vendre de la nourriture et où.
Les enquêtes visent principalement à évaluer l’utilisation de ces contrôles de propriété dans la région d’Halifax, comme l’a annoncé l’agence fédérale. « Ces renseignements aideront à déterminer si Sobeys et Loblaw imposent des restrictions anticoncurrentielles », a-t-elle ajouté.
Les résidents pénalisés par cette situation
Jenna Khoury-Hanna, une avocate d’Halifax, a mené en 2019 une recherche révélant plus de cinquante contrôles de propriété empêchant la vente d’aliments dans le secteur.
Bien que Sobeys ait vendu le terrain de son ancienne épicerie sur la rue Gottingen depuis longtemps, des contrôles de propriété continuent d’affecter 13 adresses dans le quartier North End. Par conséquent, aucun autre magasin ne peut vendre de viande congelée ou fraîche, de légumes ou de produits laitiers à ces adresses.
Les résidents de ce secteur se trouvent donc dans une situation difficile, manquant cruellement de produits nutritifs et abordables. Beaucoup doivent parcourir plusieurs kilomètres en transport en commun pour faire leurs courses, ce qui pousse certains à consommer des aliments moins sains et peu nutritifs, au détriment de leur santé.