Le salaire augmente dans ces 4 provinces : À quand une augmentation au Québec ?

Le 1er octobre 2024, quatre provinces canadiennes ont décidé d'augmenter le salaire minimum de leurs employés. Bien que le Québec ne soit pas touché par cette hausse, il pourrait tout de même faire face à des conséquences inattendues en absorbant les retombées des hausses des provinces voisines.

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Alors que plusieurs provinces au Canada ont récemment augmenté le salaire minimum des employés, d’autres, comme le Québec, n’ont pas emboîté le pas. Cette situation a créé une disparité notable entre les provinces, incitant certains travailleurs à envisager de changer de région pour espérer une meilleure rémunération.

Les provinces ayant procédé à cette hausse salariale, effective depuis le 1ᵉʳ octobre 2024, incluent l’Ontario, le Manitoba, la Saskatchewan et l’Île-du-Prince-Édouard. En Ontario, la hausse s’élève à 65 cents, portant ainsi le salaire minimum à 17,20 $ de l’heure. Au Manitoba, une augmentation de 50 cents a fait grimper le salaire minimum à 15,80 $ de l’heure.

En Saskatchewan, le salaire minimum atteint désormais 15 $, suite à une augmentation d’un dollar. Enfin, à l’Île-du-Prince-Édouard, une hausse de 60 cents a permis d’atteindre un salaire minimum de 16 $.

Selon le gouvernement fédéral, environ 30 000 employés du secteur privé régis par des réglementations fédérales touchent actuellement un salaire minimum avoisinant 17,30 $ de l’heure.

Pourquoi le Québec n’emboîte-t-il pas le pas ?

Malgré la proximité géographique avec l’Ontario, le Québec n’a pas suivi la tendance à la hausse. Plusieurs facteurs expliquent cette décision.

D’abord, il faut comprendre qu’au Québec, certains coûts pour les entreprises sont plus élevés qu’en Ontario. Les taxes sur la masse salariale, par exemple, sont supérieures de 30 % au Québec par rapport à l’Ontario. Dans des secteurs comme la construction et les services, les taxes au Québec atteignent 11,5 %, contre seulement 3,2 % en Ontario.

Ces charges supplémentaires rendent plus difficile pour les entreprises québécoises d’aligner les salaires avec ceux de l’Ontario, car elles doivent composer avec des coûts beaucoup plus lourds.

Benjamin Rousse, analyste des politiques à la Fédération canadienne des entreprises indépendantes, souligne que cette situation pourrait mettre les entreprises québécoises en désavantage compétitif face à leurs homologues ontariens.

Quelles conséquences pour les travailleurs québécois ?

Avec l’augmentation du salaire minimum en Ontario, les travailleurs à temps plein (40 heures par semaine) pourraient voir leur revenu annuel augmenter d’environ 3 000 $. Cette différence salariale pourrait inciter certains travailleurs québécois à faire un saut de quelques kilomètres pour aller travailler en Ontario, notamment à Ottawa.

Cette hausse pourrait également accentuer le flux de main-d’œuvre québécoise vers la capitale fédérale, creusant un écart croissant entre les deux provinces, selon Pascale de Montigny, directrice du regroupement des gens d’affaires de la capitale nationale.

En revanche, l’augmentation du salaire minimum pourrait aussi entraîner une hausse des coûts pour les entreprises, qui pourraient la répercuter sur les prix à la consommation. Les consommateurs risquent donc de ressentir les effets de cette hausse dans leur porte-monnaie.

Des experts, comme Benjamin Rousse, espèrent que les gouvernements des deux provinces harmoniseront leurs politiques pour éviter de pénaliser les entrepreneurs québécois et leurs clients. Mme de Montigny appelle également le gouvernement ontarien à prévoir des mesures de soutien pour les petites et moyennes entreprises, qui sont particulièrement affectées par ces hausses salariales.

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