La question de la gratuité des repas pour les élèves dans les écoles du Québec refait surface. Dans une étude publiée en août 2023, l’Institut de recherche et d’informations socioéconomiques (IRIS) recommande d’offrir un repas gratuit par jour à tous les élèves du primaire et du secondaire. Cette proposition, estimée à un coût annuel de 1,7 milliard de dollars et soutenue par des parents d’élèves, a été rejetée par le ministre de l’Éducation du Québec, Bernard Drainville.
Malgré ce refus, l’idée de fournir un repas quotidien gratuit n’est pas abandonnée. Les partisans de cette initiative soulignent que l’importance de la proposition de l’IRIS est sous-estimée, car tous les enfants au Québec ne mangent pas à leur faim, ne bénéficient pas de repas sains, et ne disposent pas des conditions minimales nécessaires pour bien se développer et apprendre.
Selon l’étude de l’IRIS, 41 % des enfants du primaire dans le monde bénéficient de repas gratuits ou subventionnés à l’école. Le Canada, seul pays du G7 à ne pas avoir de tel programme, a alloué 40,3 millions de dollars à l’aide alimentaire dans les écoles pour l’année 2023-2024, un budget insuffisant au regard des 12 % d’enfants québécois touchés par l’insécurité alimentaire, modérée ou grave.
Face à cette situation préoccupante, un nombre croissant de Québécois, y compris ceux sans enfants, soutiennent la gratuité des repas dans toutes les écoles de la province. Un récent sondage montre qu’une majorité de Québécois est favorable à ce que les écoles offrent gratuitement le repas du midi à tous les élèves du primaire et du secondaire.
54 % des Québécois favorables à la gratuité des repas à l’école
Selon un sondage Léger commandé par Québec solidaire (QS), 54 % des citoyens sont favorables à la mise en place d’un programme de repas gratuits pour tous les élèves du primaire et du secondaire. En revanche, 33 % jugent cette mesure « mauvaise » et 13 % « refusent » ou « ne se prononcent pas », d’après les résultats rapportés par Le Journal.
L’adhésion au programme augmente considérablement lorsque l’on envisage une contribution financière volontaire des parents, comme le suggère Gabriel Nadeau-Dubois et son parti Québec solidaire (QS). En effet, deux Québécois sur trois (67 %) soutiennent cette idée, y compris ceux qui n’ont pas d’enfants, contre 21 % qui la considèrent comme une « mauvaise mesure ».
Dans une déclaration au Journal, le chef parlementaire de QS a affirmé que ces résultats renforceront leurs efforts pour convaincre le gouvernement d’instaurer la gratuité des repas dans les écoles du Québec. Actuellement, certaines écoles ont déjà adopté ce modèle. Les parents peuvent contribuer entre zéro et sept dollars par jour pour les repas, avec une moyenne de 3,50 $ par déjeuner, selon Gabriel Nadeau-Dubois.
« Les Québécois ne veulent pas que des enfants aient faim à l’école et considèrent que c’est une responsabilité collective. Nous pensons que c’est le meilleur compromis pour éviter les obstacles financiers, tout en offrant aux parents qui en ont les moyens la possibilité de contribuer financièrement au programme », a expliqué le chef parlementaire de QS.
