Absence d’épiceries à bas prix : le ras-le-bol des québécois qui en souffrent

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Avec l’inflation galopante et l’augmentation des prix des aliments, de nombreux Québécois expriment leur frustration face au manque d’enseignes et d’épiceries offrant des produits à prix réduit. Pour pallier cette situation, des pressions sont exercées sur les dirigeants municipaux afin d’implanter des supermarchés à rabais tels que Maxi ou Super C.

La hausse des prix de certains produits alimentaires essentiels est une préoccupation croissante pour les citoyens du Québec, qui peinent parfois à couvrir leurs besoins alimentaires de base. Plusieurs Québécois se voient contraints de parcourir des heures en voiture pour se rendre dans d’autres villes et profiter de prix plus bas dans des enseignes connues pour leurs réductions.

Ève Cuillerier, résidente des Laurentides, témoigne : « Je limite mes achats aux produits d’urgence seulement. Dès que je peux, j’achète à Tremblant ou à Maniwaki, où il y a des enseignes de grande distribution comme Maxi et Super C ».

La maire de Mont-Laurier souligne également que les 14 500 habitants de la ville sont « pris en otage » en ce qui concerne l’alimentation. Elle ajoute : « J’ai toujours dit qu’on payait beaucoup trop cher pour notre nourriture à Mont-Laurier, limite on se fait voler. Il faut faire 45 minutes de route pour espérer acheter de la viande ou d’autres produits frais à bas prix ».

Après plusieurs pétitions des citoyens, des changements pourraient se profiler à l’horizon. En effet, la chaîne de distribution Maxi annonce son intention d’ouvrir un magasin à Mont-Laurier. Selon le communiqué officiel de la chaîne, « l’ouverture de cette épicerie est le fruit d’un processus de plusieurs années, mais la pétition des citoyens a accéléré l’annonce. »

Quel est l’impact du manque d’épiceries à prix réduit au Québec sur les habitants ?

Dans plusieurs municipalités du Québec, les habitants ont beaucoup de difficulté à trouver des aliments frais et abordables. Maryse Côté-Hamel, professeure adjointe en sciences de la consommation à l’Université Laval, souligne qu’il est parfois plus facile de se procurer un paquet de chips qu’une pomme dans certaines régions. Ce phénomène est connu sous le nom de « désert alimentaire ».

Un désert alimentaire se caractérise par une difficulté, voire une impossibilité, de trouver des aliments frais et diversifiés à des prix raisonnables. Ce phénomène est répandu au Québec comme aux États-Unis et peut entraîner des problèmes de santé graves, tels que l’obésité et d’autres maladies.

La principale cause de ce phénomène est la densité de population insuffisante dans certaines régions vastes du Québec, ce qui dissuade les épiceries de s’y installer. Les citoyens se retrouvent alors avec un accès limité à des aliments nutritifs, à des prix exorbitants, ce qui crée un désert alimentaire.

Quel est l’impact des prix élevés des petites épiceries sur l’économie des municipalités ?

Les grandes enseignes telles que Maxi, appartenant à Loblaw, ou Super C, proposent des produits à prix réduits grâce à des marges plus faibles. Pour compenser ces marges réduites, ces magasins doivent augmenter leurs ventes. Cependant, dans les petites villes, les ventes ne sont pas suffisantes pour atteindre cet objectif. Cela a permis aux petits commerces de monopoliser le marché alimentaire dans ces petites municipalités, en proposant des prix souvent excessifs. Cette situation pénalise grandement l’économie locale.

Le maire de Mont-Laurier souligne que, malgré les près de 24 000 véhicules qui traversent la ville chaque jour entre mai et septembre, rares sont ceux qui s’arrêtent pour acheter, principalement en raison des prix élevés de la nourriture. « La semaine dernière, je me suis arrêté au Super C à Mont-Tremblant. La boîte de céréales était en rabais à 5,99 $ et à prix régulier à 6,99 $. À Mont-Laurier, la même boîte se vendait 9,49 $ au IGA et 9,99 $ au Métro », ajoute-t-il.

À noter que Métro et IGA se partagent le marché de la municipalité de Lanaudière.

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