La rentrée scolaire approche à grands pas et les choses ne semblent pas réellement s’améliorer en ce qui concerne le nombre d’enseignants manquants. Pourtant, un autre problème vient frapper aux portes des écoles du Québec. En effet, plusieurs milliers de postes au niveau du soutien scolaire sont à pourvoir pour cette année 2024-2025.
C’est ce qu’a annoncé la fédération du personnel de soutien scolaire (FPSS-CSQ) il y a quelques jours. En effet, près de 4 500 postes de soutien scolaire sont, aujourd’hui encore, vacants, mettant en difficulté le bon fonctionnement de certains établissements scolaires. Il s’agit là de postes d’informaticiens, de techniciens, d’entretien ménager, ou encore, d’éducatrices.
Un grand nombre de personnels manquent à l’appel, mais selon la FPSS-CSQ, cette situation ne date pas d’hier. Effectivement, le secteur du soutien scolaire souffre depuis plus de 10 ans d’un manque d’effectif flagrant, causé par une dévalorisation de ces professions et des départs hâtifs de ces postes. Effectivement, plus les employés ne se sentent pas mis en valeurs ou valorisés, plus ils auront tendance à chercher ailleurs.
« Encore fois, le ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, ne révèle pas les vrais chiffres et nous met face au mur », déplore le président de la FPSS-CSQ, Éric Pronovost. Il ajoute que les postes vacants sont de véritables postes à temps plein, de 35 heures par semaine, qu’il faut impérativement combler, mais qui ne trouvent malheureusement pas preneur.
Rentrée scolaire : un manque d'enseignants qui suit le manque de personnel de soutien scolaire
En plus des 4 500 postes vacants dans le secteur du soutien scolaire, 5 704 postes d'enseignants qualités sont encore à pourvoir un peu partout dans la province.
Selon certains enseignants, dont Simon Landry, ce manque se fera forcément ressentir à la rentrée scolaire, et ajoutera sans aucun doute un coup de pression aux enseignants déjà disponibles.
Simon Landry souligne par ailleurs que le manque d'effectif, en plus de l'attribution de postes d'enseignants à des personnes non qualifiées, ne fera que leur ajouter une charge de travail supplémentaire. Selon lui, les enseignants se verront obligés d'aider et de former les nouveaux "enseignants", pour ne pas pénaliser les jeunes étudiants. Il ajoute : « C’est sûr que c’est rajouter de l’ouvrage. Moi, j’ai déjà mes cours à planifier, ma classe à organiser, et en plus, il faut que j’aide quelqu’un d’autre, et surtout quand c’est quelqu’un qui n’est pas qualifié et qui commence à zéro ».
En dépit de ce grand manque de personnel qualifié, aussi bien dans les rangs des enseignants que de celui des personnels de soutien, le ministre de l'Éducation déclare que la rentrée scolaire sera fluide. Ce dernier se dit optimiste et déclare que toutes les difficultés pourront être surpassées, même si beaucoup doutent encore de ces propos.