Le café, sans surprise, reste la boisson chaude préférée de nombreux Québécois et Canadiens. Cependant, ces dernières années, le prix de cette boisson n’a cessé de grimper, atteignant aujourd’hui un seuil presque insoutenable.
Un prix qui n’a jamais été aussi élevé. En effet, le coût du café a bondi de 23 % au cours des quatre dernières années, ce qui est loin d’être négligeable. De nos jours, il n’est pas rare de voir des établissements vendre cette boisson pour 6 $. Chez Starbucks, par exemple, un café à torréfaction foncée coûte environ 2,95 $.
D’autres enseignes, comme McDonald’s et Tim Hortons, offrent du café filtré à des prix plus abordables, soit respectivement 1,25 $ et 1,93 $. Toutefois, la qualité peut varier considérablement.
Pourquoi le café coûte-t-il de plus en plus cher ?
Plusieurs raisons expliquent cette hausse marquée des prix. En plus de l’inflation qui frappe le pays, un facteur majeur est le changement climatique. Certaines variétés, comme l’Arabica, le type de café le plus populaire et apprécié dans le monde, nécessitent un climat spécifique pour pousser.
L’Arabica pousse généralement en altitude, entre 800 et 2000 mètres, où les sols sont riches en minéraux. Quant au robusta, il se cultive à des altitudes moins élevées, entre 0 et 800 mètres.
Ces variétés de café sont principalement produites dans des pays montagneux au climat chaud, comme le Vietnam, le Brésil ou encore le Costa Rica. La température idéale pour la culture du robusta se situe entre 22 et 26 °C, tandis que celle de l’Arabica se situe entre 18 et 22 °C. Cependant, les bouleversements climatiques récents ont causé des dommages importants aux récoltes.
Au Vietnam, par exemple, une sécheresse historique, la pire depuis 70 ans, a ravagé les terres cultivées, les rendant inutilisables. Cette perte a contribué à un déficit mondial de café. Selon l’organisation internationale du café, cette situation a entraîné une hausse des prix sans précédent depuis près de 50 ans.
Quelles solutions pour contrer cette hausse de prix ?
Une étude réalisée en 2022 révèle que d’ici 2050, la moitié des régions où le café est actuellement cultivé ne seront plus viables à cause des changements climatiques. Il devient donc crucial de chercher d’autres options, voire de nouvelles terres pour sa culture.
Une autre solution envisagée, selon des analyses du Los Angeles Times, serait de moderniser les exploitations agricoles. Il est également recommandé d’explorer d’autres variétés de grains, plus adaptées à des climats différents.
Sylvain Charlebois, spécialiste de l’industrie agroalimentaire à l’Université Dalhousie, suggère même que le café pourrait être créé en laboratoire dans les années à venir. On pourrait alors envisager un café d’origine canadienne, voire québécoise. Cela pourrait être la solution idéale pour répondre à la demande croissante, tout en maîtrisant les prix.