Les difficultés se succèdent pour les ménages montréalais, qui risquent de subir une nouvelle hausse de prix des produits alimentaires. Une hausse causée principalement par la grève de débardeurs au niveau du port de Montréal.
Montréal : Voici pourquoi une hausse des prix dans les épiceries est inévitable
Alors que de nombreux Canadiens peinent déjà à joindre les deux bouts, un autre événement pourrait bien alourdir encore leur facture à l'épicerie. En effet, le prix de certains fruits et légumes risque d'augmenter considérablement dans les prochains jours, en raison d’une grève aux États-Unis qui impacte également le port de Montréal.
Cette grève, qui dure depuis plusieurs jours dans les ports des États-Unis, provoque des retards de livraison de cargos à destination et en provenance du Canada. Sylvain Charlebois, spécialiste de l'industrie agroalimentaire à l’Université Dalhousie, a qualifié cette grève de "dévastatrice". Il précise que les syndicats américains cherchent surtout à faire bouger l’économie de leur pays, et qu'ils y parviennent.
Cette grève met en difficulté plusieurs secteurs, y compris celui de l'alimentation. Effectivement, plusieurs produits comme les oranges, clémentines, pamplemousses et citrons pourraient bien voir leur prix exploser dans les jours à venir. Ce serait dû à des retards de livraison, particulièrement pour les marchandises destinées au Canada, qui transitent par les États-Unis.
À noter que de grandes entreprises telles que Pepsi, Amazon, Walmart et Procter & Gamble sont également touchées par cette grève portuaire, laquelle pourrait encore se prolonger.
Qu'en est-il de la grève au port de Montréal ?
Même si la grève au port de Montréal n'a duré que trois jours (du lundi 30 septembre au mercredi 2 octobre), ses répercussions sont bien réelles. Selon Sylvain Charlebois, cette grève avait pour objectif d’envoyer un message fort au gouvernement. Les 350 débardeurs en grève et leur syndicat revendiquent de meilleures conditions de travail, notamment des horaires plus flexibles et des hausses salariales. Ils dénoncent également l'utilisation croissante de contrats temporaires et réclament des postes à plein temps, en plus d'une meilleure gestion des contremaîtres expérimentés.
Bien que la grève à Montréal ait pris fin, celle aux États-Unis se poursuit. Selon les informations recueillies le mardi 1ᵉʳ octobre par l’Administration portuaire de Montréal (APM), cinq porte-conteneurs attendus n'avaient toujours pas accosté, causant un retard sur près de 11 550 conteneurs.
L'APM a aussi indiqué que ces retards pourraient entraîner une baisse de 10 % du volume total des marchandises manutentionnées au port de Montréal. Cette diminution, déjà palpable, résulte des retards dans les importations et exportations de biens. Les détaillants n'ont d’autre choix que d’augmenter les prix en raison de la rareté de certains produits à l'épicerie.
Aujourd’hui, les terminaux Viau et Maisonneuve, qui représentaient 40 % du trafic conteneurisé et qui ont été fortement affectés par la grève de 72 heures, ont repris leurs activités normales. Toutefois, les marchandises se sont rapidement accumulées. L'APM signale que plusieurs conteneurs réfrigérés, transportant des produits alimentaires, pharmaceutiques et médicaux, demeurent bloqués au port.