La saison d’automne débute, d’un point de vue météorologique, le 1ᵉʳ septembre et s’étend sur trois mois jusqu’à la fin novembre. Cette année, le début de l’automne coïncide avec l’apparition d’un phénomène climatique appelé La Niña. Un phénomène qui devrait apporter des perturbations sur la saison automnale au Canada, selon les spécialistes.
Après El Niño en 2023, c’est maintenant La Niña qui devrait dominer l’automne 2024 en Amérique du Nord. Ce phénomène, qui se manifeste généralement dans l’océan Pacifique et succède à El Niño, survient lorsque les alizés se renforcent, permettant à l’eau plus froide de remonter des profondeurs océaniques. En 2023, El Niño a considérablement élevé les températures mondiales, un effet amplifié par l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre.
Tout comme El Niño, le phénomène La Niña influence souvent le climat en Océanie et dans les Amériques. Cependant, contrairement à El Niño, qui se caractérise par une anomalie chaude, La Niña est une anomalie froide des eaux de surface au large du Pérou. La Niña tend à accentuer la descente du courant-jet vers l’ouest et le centre des États-Unis, tout en renforçant la remontée de chaleur dans le sud-est du pays.
Les scientifiques de la NOAA estiment qu’il est très probable que le phénomène La Niña s’installe cet automne, couvrant ainsi la période de septembre à novembre. Bien que les météorologues l’attendaient dans le Pacifique dès septembre, c’est finalement l’océan Atlantique qui a surpris tout le monde. « Nous commençons à observer une légère diminution des températures moyennes des océans « , explique Pedro DiNezio, professeur à l’Université du Colorado Boulder au site Slate.
La Niña risque de prolonger la saison d’automne au Canada
Le phénomène La Niña tend à augmenter le nombre de tempêtes frappant la côte ouest, notamment en Colombie-Britannique, et à intensifier les perturbations autour des Grands Lacs, selon une analyse du site spécialisé Météo-Média. Cela se traduit généralement par des précipitations plus abondantes que la normale au Québec. Quant aux températures, leur impact varie en fonction du moment de la saison.
Statistiquement, les mois de septembre sous La Niña sont assez près des normales saisonnières, mais l’anomalie se manifeste lors des mois d’octobre et de novembre. On connaît donc souvent des remontées de douceur tardive et un maintien de températures agréables un peu plus longtemps dans la saison. Mais sous l’effet de La Niña, les mois de décembre ont tendance à être un peu plus froids que la normale, souligne encore l’analyse.
La douceur persistante à la mi- automne va donc nous épargner des premiers signes de l’hiver. Généralement, c’est en octobre que les premiers gels et les premières neiges apparaissent dans le sud du Québec. Ainsi, un temps plus doux durant cette période a tendance à retarder ces premières vagues de froid. En moyenne, lors d’un automne marqué par La Niña, la première neige arrive à Montréal environ une semaine plus tard, tandis que le premier gel se fait attendre quatre jours de plus que d’habitude.