Les crises semblent se multiplier chez Air Canada. Après avoir proposé cet été des billets à prix réduits pour les destinations européennes, une nouvelle crise se profile à l’horizon. De plus en plus de pilotes d’Air Canada se préparent pour une grève générale à partir du 17 septembre, principalement en raison de différends salariaux.
L’Air Line Pilots Association (ALPA), le syndicat des pilotes au Canada, se prépare donc pour une grève générale qui débutera le 17 septembre prochain. Au 7 août 2024, Air Canada a annoncé un bénéfice ajusté avant intérêts, impôts et amortissements (BAIIDA) de 914 millions de dollars. L’entreprise a également rapporté un flux de trésorerie net de ses activités d’exploitation de 1,507 milliard de dollars depuis le début de l’année.
Avec une forte demande et une capacité d’ajustement continue, Air Canada devrait réaliser un BAIIDA de plus de 3,0 milliards de dollars pour l’ensemble de l’année 2024, selon les prévisions du syndicat ALPA. C’est ce qui a conduit le syndicat à intensifier les négociations contractuelles avec Air Canada depuis plus d’un an.
Les pilotes affirment qu’ils avaient signé une convention collective de 10 ans avec la compagnie, qui a expiré en septembre 2023. Cette entente avait permis à Air Canada de bénéficier d’une longue période de stabilité syndicale.
Selon le syndicat, une période de réflexion de 21 jours sera accordée au transporteur, à compter du 26 août. Si aucun nouvel accord satisfaisant n’est proposé d’ici là, une grève se mettra en place, ce qui est parfaitement légal.
Charlene Hudy, présidente du Conseil exécutif supérieur, commente : « Nous avons constaté un écart important entre nous et nos homologues américains. À l’heure actuelle, certains de nos homologues américains gagnent deux fois plus que moi et les pilotes que je représente ». Elle ajoute : « Nous voulons conclure une entente avec Air Canada pour éviter une grève, mais la direction continue de nous y pousser en faisant la sourde oreille à nos besoins en ce qui concerne une rémunération équitable, des prestations de retraite respectables et des améliorations à la qualité de vie ».
De son côté, Air Canada assure qu’elle met tout en œuvre pour répondre aux attentes de ses pilotes et que les négociations avancent dans le bon sens.
Quel impact cette grève des pilotes pourrait-elle avoir sur les voyageurs et quels sont leurs droits ?
Bien que la grève soit un droit légal pour les pilotes, les voyageurs doivent malheureusement en subir les conséquences. Toutefois, ils ne doivent pas nécessairement payer le prix fort pour les conflits entre la compagnie et les syndicats. Malheureusement, un voyageur sur deux ne connaît pas ses droits en cas de grève et ignore qu’il existe des démarches pour obtenir un remboursement ou être redirigé vers un autre vol.
Pour les vols internes, si les pilotes sont en grève, le passager a droit à une nouvelle réservation sans frais sur un autre vol, même chez un concurrent. Si le voyageur ne souhaite plus voyager, il doit recevoir un remboursement intégral de toute partie non utilisée du vol, sous la forme originale du paiement.
Pour les vols internationaux au départ du Canada, le passager pourra se faire rembourser son voyage ou être redirigé vers une autre compagnie ou un vol différent pour compléter son itinéraire.
Pour les vols en provenance de l’Union européenne à destination du Canada, la compagnie responsable de la grève devra proposer un nouveau vol vers sa destination canadienne. Si cela n’est pas possible, un vol de retour à l’origine du voyageur, avec remboursement intégral, sera proposé. La compagnie doit également offrir une compensation de 400 € pour les retards inférieurs à 4 heures et de 600 € pour les retards de plus de 4 heures. Enfin, elle est tenue de fournir les repas et de couvrir les frais de transport terrestre, d’hébergement, etc.
Même si les lois protègent les droits des voyageurs, il est fortement recommandé de souscrire à une assurance voyage pour maximiser les protections financières en cas de perturbation.