De plus en plus de restaurants au Canada envisagent de se tourner vers une politique de facturation sans pourboire. Si cette décision semble réjouir certains employés et propriétaires, d’autres restent sceptiques face à ce changement. Les clients, eux aussi, ressentent les impacts de ces nouvelles pratiques et ne sont pas tous satisfaits des changements.
Traditionnellement, le pourboire a toujours fait partie de l’expérience au restaurant. Cependant, plusieurs établissements au Canada envisagent maintenant de le supprimer, en l’intégrant directement dans le prix des plats. Ainsi, lorsque le client consultera le menu, il découvrira le prix final de sa consommation, taxes et pourboire compris. Bien que cette approche soit courante en Europe, les restaurants canadiens sont encore en phase d’adaptation.
Plusieurs établissements ont déjà adopté cette méthode, notamment dans le village du Bic, au Bas-Saint-Laurent. Les propriétaires affirment que retirer les pourboires et les inclure directement dans les prix des menus représente une option intéressante, tant pour les clients que pour les employés. En effet, les clients éviteront la situation inconfortable du pourboire à la fin du repas et ne seront pas surpris par le montant final au moment de régler l’addition.
Pour les employés, il est important de noter qu’une grande partie de leur salaire dépend des pourboires reçus. Ces derniers peuvent ainsi percevoir un revenu élevé en haute saison, mais aussi se retrouver avec un salaire beaucoup plus modeste en basse saison. Pour remédier à cette fluctuation, certains propriétaires ont choisi d’éliminer les pourboires et de les inclure dans les prix des menus, afin de garantir un salaire fixe et stable à la fin de chaque mois.
Les avantages de cette nouvelle politique
Le montant des salaires dans certains restaurants est fortement tributaire des pourboires perçus, qui varient selon le nombre de clients et leur générosité. Cette situation permet d’avoir des revenus conséquents en haute saison, mais peut être insuffisante en basse saison, comme c’est le cas dans des régions touristiques comme le village de Bic.
Pour pallier cette situation et assurer un revenu stable tout au long de l’année, les propriétaires ont opté pour l’inclusion des pourboires dans les prix des menus. Par exemple, au restaurant Le Bicois, les prix ont été ajustés pour inclure les taxes et le service. Cette méthode permet aux employés de recevoir un salaire constant, sans avoir à dépendre uniquement des pourboires.
Dans ce restaurant du Bic, tous les employés, qu’ils travaillent en salle ou en cuisine, perçoivent un salaire de 21 $ de l’heure, qu’ils travaillent de jour ou de nuit, été comme hiver. En comparaison, leur salaire aurait été de 12,60 $ de l’heure avec le système traditionnel de pourboire. Cette approche satisfait donc la majorité des employés, qui bénéficient d’un revenu stable tout au long de l’année, peu importe le volume de clientèle.
Suppression des pourboires : est-ce vraiment une bonne idée ?
Bien que cette méthode puisse convenir à certains établissements, elle ne peut pas être appliquée partout. Pour certains employés saisonniers, le salaire perçu avec les pourboires peut être nettement supérieur, ce qui peut les inciter à chercher d’autres opportunités.
L’élimination des pourboires présente donc un risque pour certains restaurants qui pourraient perdre leurs employés. De plus, en intégrant les pourboires dans le menu, les prix des plats peuvent sembler plus élevés pour certains clients.
Quant aux consommateurs, leurs avis sont partagés. Certains estiment que le montant des pourboires devrait refléter la qualité du service et que la décision de donner un pourboire devrait rester entièrement à leur discrétion.