Le gouvernement canadien a récemment durci les conditions pour l’accueil des étudiants étrangers. Cette décision vise à réduire la pression sur l’emploi et le logement, dans un contexte où le Canada a accueilli plus de 500 000 étudiants internationaux en 2023, un chiffre record.
Quel avenir pour les étudiants étrangers ?
Les nouvelles règles restreignent les permis de travail pour les conjoints des étudiants étrangers, limitant désormais ces permis à certaines catégories spécifiques. « C’est un privilège de venir au Canada. Ce n’est pas un droit », martèle Marc Miller, ministre de l’Immigration, qui a justifié cette mesure par la nécessité de « préserver l’équilibre du marché du travail et du logement », notamment dans des villes comme Toronto et Vancouver. Le gouvernement espère ramener le nombre de résidents temporaires à 5 % de la population, contre 6,8 % en avril 2024. Cela inclut une baisse prévue de 300 000 permis d’études et de travail d’ici 3 ans.
Les universités et collèges canadiens craignent que ces restrictions n’affectent gravement leurs finances, étant donné que les étudiants internationaux représentent une source de revenus cruciale, avec des frais de scolarité souvent trois à quatre fois supérieurs à ceux des Canadiens. Cette diminution pourrait particulièrement toucher des provinces comme le Québec, qui dépendent des étudiants étrangers pour pallier la baisse démographique.
Un impact économique dévastateur pour le Canada
En 2023, les étudiants étrangers ont contribué à hauteur de 22 milliards de dollars à l’économie canadienne, notamment via les frais de scolarité, le logement et les dépenses quotidiennes. À l’Université de Toronto, par exemple, les frais pour un étudiant étranger peuvent atteindre 60 000 CAD par an, contre 7 000 à 10 000 CAD pour les étudiants locaux. Dans certaines universités, les frais des étudiants étrangers représentent plus de 40 % des revenus.
Cette baisse pourrait aussi affecter 170 000 emplois dans l’éducation et les services liés aux étudiants étrangers. Avec des dépenses annuelles estimées entre 30 000 et 40 000 CAD par étudiant, cette réduction pourrait entraîner une contraction significative des dépenses dans les villes comme Montréal, Toronto et Vancouver.