Pourquoi les entreprises québécoises s’effondrent-elles plus vite que celles de l’Ontario ?

Bien que le Québec compte 44 % moins d’entreprises que l’Ontario, le taux de faillites y est nettement plus élevé. En fait, il serait presque deux fois supérieur. Qu’est-ce qui explique ces faillites et quels sont les facteurs clés pour assurer une économie prospère au Québec ? C’est ce que nous allons explorer.

Sihem Akrour, une femme portant un hijab de couleur mauve clair et des lunettes rondes à monture métallique. Elle a un teint clair, un léger sourire, et elle regarde directement la caméra. L'arrière-plan est d'une couleur dégradée allant du rose à l'orange.
Par Akrour Sihem Publié le 20 septembre 2024 à 9h25
Building à Montréal
Pourquoi les entreprises québécoises s’effondrent-elles plus vite que celles de l’Ontario ? - © www.econostrum.info

Alors qu'en Ontario, environ 500 000 entreprises sont en activité, le Québec en compte seulement environ 280 000. Malgré cette différence de 44 %, le nombre d'entreprises qui font faillite est nettement plus élevé au Québec qu'en Ontario.

En 2023, près de 12 000 entreprises ont déclaré faillite au Québec, contre seulement 6 000 en Ontario, soit la moitié. Plusieurs de ces entreprises au Québec faisaient face à des difficultés insurmontables, menant à la fermeture de nombreux établissements. C'est ce que révèlent les données de l’Office de la protection du Consommateur (OPC) et d'Innovation, Sciences et Développement économique Canada (ISDE). Ces données précisent qu'au premier trimestre de 2024, 3 200 entreprises ont fait faillite au Québec, contre 1 600 en Ontario pour la même période.

Ces statistiques montrent que le taux de faillite par rapport au nombre d'entreprises au Québec avoisine 1,14 % en 2024, comparativement à 0,56 % en Ontario.

La structure industrielle entre ces deux provinces est toutefois bien distincte, explique Florence Jane Jacobs, auteure de l’étude réalisée par Desjardins. En Ontario, les entreprises sont principalement concentrées dans les secteurs des services professionnels, scientifiques et techniques, ainsi que dans les services financiers et d’assurances, des secteurs à faible risque de faillite.

Au Québec, en revanche, les secteurs prédominants sont la construction, le commerce de détail, l’hébergement et la restauration, des industries considérées comme plus vulnérables, et donc sujettes à un taux de faillite plus élevé.

Qu’est-ce qui explique la hausse des faillites au Québec comparé à l’Ontario ?

Plusieurs facteurs peuvent expliquer ce taux de faillite plus élevé au Québec : l'économie régionale, l’environnement d’affaires, la conjoncture économique, ou encore l’accès au crédit.

En 2024, le PIB du Québec atteignait 400 milliards de dollars, contre 900 milliards pour l’Ontario. Cette disparité économique a un impact significatif sur le développement des entreprises et sur leur stabilité à long terme.

La Banque de Développement du Canada (BDC) souligne également que le Québec affiche un indice de facilité à faire des affaires de 65 %, comparé à 75 % en Ontario. Cette différence est notamment liée aux réglementations, aux politiques fiscales provinciales et aux coûts de la main-d’œuvre.

Un autre facteur clé est la variation de la croissance économique. En 2024, le taux de croissance du PIB au Québec était de 1,8 %, contre 2,5 % en Ontario. Une croissance plus faible signifie davantage de pression sur les entreprises, qui sont alors plus susceptibles de déclarer faillite. Au Québec, 80 % des entreprises sont de petite ou moyenne taille, contre 75 % en Ontario, ce qui rend celles du Québec plus vulnérables aux chocs économiques.

Enfin, l'accès au crédit joue également un rôle crucial. La BDC rapporte que 38 % des entreprises québécoises ont des difficultés d’obtenir un crédit, contre seulement 30 % en Ontario, ce qui peut accentuer les faillites.

Sihem Akrour, une femme portant un hijab de couleur mauve clair et des lunettes rondes à monture métallique. Elle a un teint clair, un léger sourire, et elle regarde directement la caméra. L'arrière-plan est d'une couleur dégradée allant du rose à l'orange.

Titulaire d'un Master en automatisme des processus industriels et passionnée par tout ce qui touche au développement d'idées et à la transmission d'information de façon claire, je suis aujourd'hui rédactrice de contenu web. Intéressée particulièrement par l'actualité canadienne, je m'efforce de répondre aux questions des nombreux lecteurs, en fournissant un contenu clair, riche en informations, notamment en ce qui concerne l'économie du pays et l'actualité des Canadiens.

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