Après la crise que le milieu des écoles a traversée avant le début de l’année scolaire, marquée par un manque flagrant de professeurs, le secteur de l’enseignement fait aujourd’hui face à un tout autre défi. Selon le ministère de l’Éducation, près de 8 871 enseignants non qualifiés œuvrant dans le réseau scolaire ont été recensés le 20 mai 2024.
Ces enseignants ne possèdent pas de brevet d’enseignement, document essentiel attestant de leur compétence et de leur capacité à enseigner. Jusqu’à présent, la mission de convaincre ces enseignants d’obtenir leur brevet était confiée aux équipes de ressources humaines des centres de services scolaires. Une tâche jugée lourde et complexe, souvent difficile à mener à bien.
Aujourd’hui, c’est le ministère de l’Éducation qui prend le relais. En effet, le ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, a annoncé, le mercredi 9 octobre 2024, le lancement d’un nouveau guichet unique intitulé « J’obtiens mon brevet ». Ce guichet a pour objectif de contacter individuellement tous les enseignants non qualifiés œuvrant dans le réseau scolaire, afin de les accompagner vers une formation complémentaire.
Comment fonctionne le guichet « J’obtiens mon brevet » ?
Selon les données recueillies auprès du cabinet du ministère de l’Éducation, ce guichet propose une formation rapide. Concrètement, il s’agit de six formations courtes de 2ᵉ cycle, totalisant 30 crédits (au lieu des 60 crédits nécessaires pour l’étape de maîtrise qualifiante).
L’équipe du guichet contactera directement les enseignants concernés pour les guider dans leur parcours de qualification. L’accompagnement du guichet « J’obtiens mon brevet » inclura principalement :
- Une familiarisation avec les différents programmes universitaires.
- La présentation des modalités d’inscription et une orientation claire vers les universités.
- Un suivi rigoureux et des réponses claires sur la valeur ajoutée du brevet, ses avantages et ses exigences.
Pour pouvoir suivre cette formation, les enseignants non qualifiés doivent cependant posséder un baccalauréat dans la matière qu’ils enseignent (ou dans une matière connexe). Cela leur permettra de gagner du temps, en ne se concentrant que sur les crédits en pédagogie.
Alors que le ministère de l’Éducation s’était fixé comme objectif d’atteindre 1 000 inscriptions aux formations d’obtention de brevet entre 2023 et 2024, un objectif qui a été atteint, la suite s’annonce plus ambitieuse. Le ministère prévoit en effet d’atteindre 1 500 nouvelles inscriptions pour la rentrée scolaire 2024-2025. Un objectif jugé audacieux, mais pas impossible.
Selon les informations recueillies auprès du cabinet du ministère de l’Éducation, les enseignants concernés par cette formation seront bientôt conviés à des rencontres d’information. Cette étape représente l’une des premières activités d’accompagnement du guichet « J’obtiens mon brevet ».
Une décision de brevet rapide qui suscite des débats
Bien que ces formations rapides puissent être très bénéfiques pour les enseignants non qualifiés œuvrant déjà dans le réseau scolaire, la décision d’opter pour une formation écourtée ne fait pas l’unanimité. Plusieurs enseignants qualifiés, ainsi que des syndicats d’enseignants et des associations étudiantes en enseignement, critiquent ces formations, les jugeant non pertinentes et peu qualifiantes.
Des critiques auxquelles le cabinet du ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, a dû faire face en janvier dernier, en déclarant : « Ces programmes courts se terminent par un stage probatoire, produisant des enseignants dont la compétence est avérée. D’ailleurs, la plupart des étudiants inscrits dans ces formations enseignent déjà en classe, mais sans brevet. »
Le ministre ajoute quant à lui : « Ces formations rapides sont un autre moyen concret pour rehausser la qualité de l’enseignement de notre réseau ». Il a également tenu à remercier les universités qui se sont mobilisées pour créer ces voies rapides et a souhaité encourager celles qui ne l’ont pas encore fait à emboîter le pas.
Pourquoi ne pas leur donner le status d’enseignants qualifiés automatiquement sans autre étude, mais seulement avec leur expérience acquise
mes commentaires sont très pertinents, étoffés et valides, mais je sais bien qu’ils ne seront pas publiés