Combien un québécois devrait réellement gagner pour vivre décemment en 2024 ?

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Salaire Décent Pour Vivre Au Québec
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Avec la montée constante des prix au Canada, de nombreux ménages peinent à joindre les deux bouts tout en maintenant un niveau de vie acceptable. Pour déterminer le revenu annuel nécessaire pour vivre décemment dans différentes villes québécoises, une étude récente a été réalisée en tenant compte de plusieurs critères essentiels.

Chaque année, l’Institut de recherche et d’informations socioéconomiques (IRIS) mène une étude pour évaluer le revenu annuel nécessaire pour les Canadiens afin de vivre dignement, loin du seuil de pauvreté. Cette étude examine trois types de ménages : les célibataires, les familles de quatre personnes et les familles monoparentales.

Pour affiner ses analyses et obtenir des résultats le plus proche possible de la réalité, l’IRIS prend en compte divers critères, incluant une alimentation variée, l’achat de vêtements, les dépenses liées au logement, les frais médicaux, les frais de garde, et plus encore.

Selon les résultats de la 10ᵉ édition de cette étude pour l’année 2024, un Canadien célibataire aurait besoin d’un revenu annuel allant de 30 738 $ à 43 609 $ pour vivre décemment au Québec. En comparant ces données avec celles de 2023, on observe une augmentation significative des salaires. En effet, l’année dernière, le revenu nécessaire pour un célibataire variait entre 27 047 $ et 37 822 $.

Cette hausse marquée s’explique par plusieurs facteurs, notamment l’augmentation des prix des loyers et du logement, ainsi que des aliments.

Quel est le revenu viable en 2024 pour les habitants des villes québécoises ?

L’étude de l’IRIS couvre sept grandes villes du Québec : Trois-Rivières, Saguenay, Sherbrooke, Québec, Gatineau, Montréal et Sept-Îles.

  • Trois-Rivières : En 2024, un célibataire doit gagner 30 738 $. Une famille monoparentale doit quant à elle gagner 43 318 $, tandis qu’une famille de quatre personnes doit obtenir 72 788 $.
  • Saguenay : Le revenu viable pour un célibataire est de 32 077 $, pour une famille monoparentale de 55 220 $, et pour une famille de quatre personnes de 76 216 $.
  • Sherbrooke : Le revenu nécessaire pour un célibataire est de 33 878 $, pour une famille monoparentale de 46 283 $, et pour une famille de quatre personnes de 78 563 $.
  • Québec : Un célibataire doit gagner 35 395 $, une famille monoparentale 47 362 $, et une famille de quatre personnes 77 875 $.
  • Gatineau : Le revenu viable pour un célibataire est de 38 146 $, pour une famille monoparentale de 50 052 $, et pour une famille de quatre personnes de 78 154 $.
  • Montréal : Les célibataires doivent gagner 38 479 $, les familles monoparentales 51 223 $, et les familles de quatre personnes 81 999 $.
  • Sept-Îles : Le revenu nécessaire pour un célibataire est de 43 609 $, pour une famille monoparentale 57 768 $, et pour une famille de quatre personnes 86 585 $.

Que faut-il en tirer de ces chiffres ?

L’analyse des chiffres de l’IRIS comparés à ceux de l’année 2023 révèle une augmentation notable des revenus nécessaires en seulement un an.

À Montréal, par exemple, la hausse atteint 19,3 %, la plus importante au Québec. Un célibataire devait gagner 32 252 $ en 2023, tandis qu’il lui faut maintenant 38 479 $, soit une augmentation de 6 227 $. Le revenu nécessaire pour les familles de quatre personnes a également grimpé de près de 10 000 $, passant de 71 161 $ à 81 999 $. À Gatineau, le revenu viable a augmenté de 17,9 % pour les célibataires depuis l’an dernier, avec une hausse de 7,1 % pour les familles monoparentales et de 6,2 % pour les familles de quatre personnes.

Si l’on pense souvent qu’il suffit de travailler pour vivre dignement et sortir du seuil de pauvreté, ces chiffres montrent le contraire. En effet, selon les estimations de l’IRIS, un salarié devrait gagner entre 20 et 30 $ de l’heure pour vivre décemment au Québec. Or, le salaire minimum actuel est de 15,75 $ de l’heure. Il n’est donc pas surprenant de constater une augmentation de l’anxiété financière et une hausse du recours aux banques alimentaires.

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