Le lundi 9 septembre 2024, une réunion s’est tenue réunissant le chef du Bloc Québécois, le chef de la Première Nation de Kebaowek, le chef de l’Assemblée des Premières Nations du Québec, et le porte-parole du parti en matière d’Environnement. Cette rencontre avait pour but de discuter des dangers potentiels liés à ce projet et de la manière de les éviter.
Le Bloc québécois demande le déplacement de ce projet vers une région moins peuplée, voire déserte. Yves-François Blanchet, chef du Bloc, souligne que 140 municipalités se sont opposées à cette installation. Le ministère de l’Environnement a également exprimé des réserves, bien qu’il précise que la décision appartient au gouvernement fédéral.
Les communautés autochtones, dont la Première Nation Kebaowek, s’opposent vigoureusement à ce projet, estimant qu’il enfreint leurs droits. Elles affirment que les autorités fédérales n’ont pas obtenu leur consentement avant d’envisager le projet et ont donc décidé de porter leur cause devant les tribunaux.
M. Blanchet déplore également que le projet ait reçu l’aval de la Commission canadienne de sûreté nucléaire (CCSN) dès janvier dernier.
Quelles seraient les conséquences si le projet de Chalk River est approuvé ?
Le Bloc québécois craint que si le projet d’enfouissement nucléaire de Chalk River va de l’avant, les conséquences sanitaires et environnementales pourraient être graves. Le site prévu à Chalk River est situé à un kilomètre des berges de la rivière des Outaouais, une source d’eau potable pour près de cinq millions de personnes à Montréal et dans les municipalités québécoises.
La rivière des Outaouais se déverse directement dans le lac des Deux Montagnes, l’un des deux lacs qui bordent l’île de Montréal. Ses eaux alimentent la rivière des Mille Îles et celle des Prairies, avant de rejoindre le fleuve Saint-Laurent aux rapides de Lachine.
Le Bloc québécois et le chef de la Première Nation de Kebaowek dénoncent les risques de fuites potentielles causées par des tremblements de terre ou d’autres événements naturels, qui pourraient contaminer les eaux de la rivière des Outaouais. Un désastre écologique et environnemental aux répercussions durables est également à craindre.
Le professeur François Caron, spécialiste de la radioactivité à l’Université Laurentienne, estime toutefois que les inquiétudes du Bloc québécois sont infondées. Il assure que le site sera hautement sécurisé et que déplacer l’enfouissement ailleurs qu’à Chalk River serait encore plus préjudiciable.
La Commission canadienne de sûreté nucléaire (CCSN) a approuvé ce projet en 2022, et les travaux de construction ont déjà commencé sur le territoire des Laboratoires Nucléaires Canadiens à Chalk River, en Ontario. Selon le gouvernement, si tout se passe comme prévu, l’enfouissement des déchets nucléaires devrait commencer en 2026.