Le Canada est bien placé pour devenir le futur eldorado de l’hydrogène dans le monde et ce grâce à ses fortes ressources naturelles. En effet, le Québec et la province du Saskatchewan pourraient receler d’importantes quantités d’hydrogène dans le sous-sol. Une bonne nouvelle pour le pays qui vise la transition énergétique et surtout exporter de l’hydrogène.
L’hydrogène est aujourd’hui principalement utilisé, tant au Canada qu’à l’étranger, comme matière première dans des secteurs industriels à fortes émissions de gaz à effet de serre. Il s’agit notamment du raffinage du pétrole, la production d’ammoniac, la production de méthanol et la production d’acier. Le Canada qui dispose de vastes ressources naturelles et d’une expertise énergétique, pourrait devenir un spot géant pour l’hydrogène naturel dans le monde.
En effet, la compagnie Max Power Mining, basée à Vancouver Canada, a découvert récemment une zone qui pourrait être la plus grosse concentration d’hydrogène naturel, rapporte le site H2 Today. Située au sud-est de la province du Saskatchewan, près de la frontière avec le Montana et le Dakota du Nord aux USA, cette zone est désignée sous le nom de Rider Natural Hydrogen Project.
Portant initialement sur 1 244 km2, la zone de recherche a été multipliée par trois. Elle porte désormais sur 3 356 km2. La zone, divisée en cinq blocs, s’étend sur plus de 200 km le long du corridor Torquay-Rocanville, une région où des entreprises pétrolières et gazières ont historiquement installé des sites de forage. Selon les données recueillis de 45 puits, sept sites ont montré des concentrations d’hydrogène supérieures à 10 %, le reste des puits affichant des concentrations variant de 1 à 10 %, avec un maximum de 96,4 % de H2 trouvé près de la ville de Midale.
« Ce que notre équipe de spécialistes de l’hydrogène naturel a découvert en Saskatchewan est tout à fait remarquable en termes de données historiques et de contexte géologique plus large pour cette source d’énergie alternative » a commenté Rav Mlait, PDG de Max Power Mining. « L’hydrogène naturel est la forme d’hydrogène la plus propre et peut être développé au coût le plus bas par rapport aux autres variantes d’hydrogène (fabriquées). MAX Power a le potentiel de déclencher un tout nouveau boom énergétique au Canada et en Amérique du Nord » a-t-il ajouté.
« Cette nouvelle (…) représente un tournant pour le monde dans le secteur de l’hydrogène naturel en pleine émergence » a expliqué Denis Brière, vice-président de l’ingénierie chez Chapman Hydrogen and Petroleum Engineering, et conseiller spécial pour Max Power Mining. Selon un rapport gouvernemental fédéral cité par Radio-Canada, en 2050, jusqu’à 30 % de l’énergie consommée par les Canadiens pourrait venir de l’hydrogène.
Le Canada veut exporter son hydrogène en Europe
Le Canada qui ambitionne d’atteindre sa transition énergétique et exporter l’énergie propre, ne cesse de renforcer son programme dans le secteur. Fin juillet, le gouvernement fédéral a annoncé un investissement de 300 millions de dollars pour le protocole d’entente sur l’exportation d’hydrogène vers l’Allemagne. Les fonds seront alloués dans le cadre d’un processus d’adjudication concurrentiel qui devrait être lancé d’ici la fin de l’année, après l’examen par la Commission européenne des paramètres d’adjudication proposés et un engagement similaire de la part de l’Allemagne.
Lors d’une conférence de presse qui a eu lieu mercredi 31 juillet 2024, à Port Hawkesbury en Nouvelle-Écosse, le ministre canadien de l’Énergie et des Ressources naturelles, Jonathan Wilkinson, a affirmé que « cette alliance entre les deux pays permettra aux entreprises canadiennes d’accéder aux marchés allemands pour y vendre leur hydrogène propre et leur ammoniac ». Le ministre a ajouté que « cet investissement stimulera l’économie canadienne en créant des emplois et permettra à l’Allemagne d’avoir accès à de l’hydrogène propre, fait par des travailleurs canadiens ».