Au Canada, le phénomène du gaspillage alimentaire s’est amplifié ces dernières années. Il affecte la majorité des foyers et est accentué par les nouveaux modes de vie, notamment avec l’introduction des boîtes à lunch dans les habitudes de consommation des enfants à l’école.
Les boîtes à lunch véritable source de gaspillage alimentaire au Canada, selon un sondage
À l'occasion de la rentrée scolaire 2024-2025, Too Good To Go, une entreprise à impact social certifiée B Corp et créatrice de la plus grande plateforme mondiale pour les surplus alimentaires, a réalisé un sondage en collaboration avec la firme de recherche Léger. Cette enquête a été menée fin juillet auprès de 2002 adultes canadiens responsables des repas et collations d'enfants de moins de 18 ans, incluant 400 Québécois. Elle met en lumière le gaspillage alimentaire dans les boîtes à lunch, mais aussi les habitudes, préoccupations et solutions préconisées pour les parents à travers le pays.
Les résultats, publiés dimanche 6 octobre par La Presse Canadienne, révèlent que les boîtes à lunch contribuent de manière significative au gaspillage alimentaire au sein des familles québécoises. Le sondage montre que 89 % des parents québécois constatent que certains aliments des boîtes à lunch reviennent à la maison non consommée. Parmi eux, 51 % des adultes déclarent jeter les restes, ce qui les conduit souvent à la poubelle. « C’est légèrement au dessus de la moyenne nationale pour le Québec », souligne Nicolas Dot, gestionnaire des relations publiques chez Too Good To Go, qui a commandé l'étude.
54 % de ces parents jettent les restes des boites à lunch
À l'échelle nationale, 90 % des parents responsables des lunchs affirment que des portions reviennent à la maison intacte, et 54 % de ces parents jettent ces restes. En moyenne, 20 % des repas et collations des boîtes à lunch sont ramenés à la maison au Québec. « Cela reste cependant suffisamment important pour remettre en question ce qui est inclus dans la boîte à lunch et pour envisager des comportements anti-gaspillage lorsqu’il reste des aliments », ajoute-t-il.
Nicolas Dot explique que plusieurs facteurs contribuent au gaspillage alimentaire dans les boîtes à lunch, notamment le caractère répétitif et solitaire de leur préparation. Selon le sondage, 70 % des parents québécois préparent les déjeuners quotidiennement, et 47 % le font seuls. « Ce côté répétitif et solitaire rend difficile le renouvellement des idées pour les déjeuners et l'adaptation aux préférences alimentaires de l'enfant, ce qui entraîne des restes », précise-t-il.
Il recommande ainsi d'impliquer les enfants dans la préparation des repas et collations, ce qui pourrait aider à réduire les déchets alimentaires. Parler de gaspillage alimentaire avec ses enfants est également bénéfique. Le sondage révèle que 81 % des parents québécois abordent ce sujet avec leurs enfants, tandis que 82 % estiment l'importance de réduire le gaspillage des déjeuners en raison de la hausse des coûts des aliments. « De plus en plus, la réduction du gaspillage alimentaire devient une habitude, souvent motivée par des raisons économiques.
Nicolas Dot encourage également les parents à privilégier, autant que possible, des aliments non périssables dans les boîtes à lunch, tels que des compotes, des fruits secs ou des graines de tournesol, afin de réduire le gaspillage alimentaire. Il propose aussi de revoir notre perception des dates « meilleur avant », rappelant que de nombreux produits restent consommables plusieurs semaines, voire plusieurs mois, après cette date.