Abolir les Airbnb : une solution à la crise du logement au Canada ?

Sihem Akrour, une femme portant un hijab de couleur mauve clair et des lunettes rondes à monture métallique. Elle a un teint clair, un léger sourire, et elle regarde directement la caméra. L'arrière-plan est d'une couleur dégradée allant du rose à l'orange.
Par Akrour Sihem Publié le 15 août 2024 à 17h07
Abolir Les Airbnb Solution Pour La Crise Du Logement
Abolir les Airbnb : une solution à la crise du logement au Canada ? - © www.econostrum.info

Avec la crise du logement qui ne cesse de s’accentuer au Canada et les loyers en constante augmentation, de plus en plus de personnes se questionnent sur les véritables causes de ce fléau social. Certains dirigeants accusent la présence d'applications telles qu'Airbnb comme les principales responsables de la flambée des prix du logement au Canada et cherchent à interdire ces plateformes. D’autres, par contre, estiment que supprimer ces annonces n’aura aucun impact significatif sur les prix des loyers et que cette chasse aux sorcières est infondée.

Selon une agence fédérale, près de 30 % des logements disponibles sur la plateforme de location à court terme Airbnb sont de véritables logements à long terme potentiels (LLTP). Cette donnée pousse les autorités à croire que les Airbnb sont l’une des causes majeures de la crise du logement et de la hausse des loyers.

Cependant, Statistique Canada révèle que même avec ces 30 %, les logements LLTP présents sur Airbnb ne représentent que 0,5 % du total des logements disponibles dans les grandes villes. Les statistiques montrent aussi qu’à Ottawa et Gatineau, les LLTP ne constituent que 0,26 % des logements proposés par la plateforme, et à Vancouver, seulement 0,4 %. À Montréal, bien que la plateforme affiche près de 2 millions de logements disponibles, seuls 7 000 d’entre eux sont des LLTP.

Avec de tels chiffres, il semble illusoire de croire que les Airbnb sont principalement responsables de la montée des loyers au Canada, étant donné leur faible proportion. Le maire de Québec, Bruno Marchand, partage cet avis et affirme que l’interdiction des Airbnb ne résoudra pas le problème.

Pour illustrer cette hypothèse, regardons ce qui s’est passé à New York, aux États-Unis. En 2022, la ville a adopté la loi locale 18 (LL18), interdisant totalement les locations à court terme. Après l’entrée en vigueur de cette loi, plus de 20 000 logements Airbnb ont fermé leurs portes. Pourtant, les prix des loyers ont continué d’augmenter, avec une hausse de 4 % en 2023 et de 9 % depuis le début de l’année 2024.

S’attaquer uniquement aux Airbnb et abolir leur présence ne représenterait donc qu’une infime partie du problème, sans réelle avancée pour le résoudre.

Quelle est la solution pour faire face à la hausse des loyers et à la crise du logement au Canada ?

En laissant de côté l’idée qu’interdire les Airbnb pourrait sauver le secteur immobilier et faire baisser les prix des loyers, d’autres solutions plus substantielles existent. Parmi celles-ci, la construction de nouveaux logements est essentielle.

L’Association des professionnels de la construction de l’habitation du Québec a en effet lancé un appel urgent pour augmenter le nombre de logements afin de sortir de la crise actuelle. Ils estiment qu’il faudrait construire au moins 1,2 million de logements supplémentaires d’ici 2030, soit près de 200 000 logements par an.

Le maire de Québec a aussi annoncé son intention de faire construire 80 000 logements supplémentaires au Québec d’ici 2040. Toutefois, cette initiative n’est pas unanimement soutenue, notamment par le chef de l’opposition, Claude Villeneuve, qui trouve cette ambition trop élevée et difficilement réalisable. Il ajoute : « ça va prendre plus de ressources pour enquêter, des règlements plus musclés et des sanctions plus costaudes. Le maire fait des promesses, nous met de la poudre aux yeux, mais est-ce que cela va réellement régler le problème de la crise du logement ? ».

Sihem Akrour, une femme portant un hijab de couleur mauve clair et des lunettes rondes à monture métallique. Elle a un teint clair, un léger sourire, et elle regarde directement la caméra. L'arrière-plan est d'une couleur dégradée allant du rose à l'orange.

Titulaire d'un Master en automatisme des processus industriels et passionnée par tout ce qui touche au développement d'idées et à la transmission d'information de façon claire, je suis aujourd'hui rédactrice de contenu web. Intéressée particulièrement par l'actualité canadienne, je m'efforce de répondre aux questions des nombreux lecteurs, en fournissant un contenu clair, riche en informations, notamment en ce qui concerne l'économie du pays et l'actualité des Canadiens.

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