Pour assurer une diversité quant à l’origine des immigrants, le Québec a décidé d’instaurer des limites par pays pour certains programmes d’immigration permanente. Une solution qui risque de déplaire à plusieurs qui voient leur stabilité s’effondrer.
Immigration permanente : le Québec décide de limiter certains pays
Suite au gel du programme de travailleurs étrangers temporaires au Québec et dans tout le Canada, de nombreux immigrants se tournent vers d’autres options. Ces choix requièrent, à terme, une immigration permanente et la maîtrise de compétences professionnelles spécifiques.
Parmi ces alternatives, on trouve le Programme régulier des travailleurs qualifiés (PRTQ). Bien que ce programme ait rencontré un grand succès auprès de plusieurs pays, le Québec a décidé d’instaurer des limites concernant les demandes de résidence permanente provenant d’un seul pays. Cette décision fait suite à une demande croissante de résidence permanente émanant du Cameroun, un pays d'Afrique centrale, où près de 12 000 ressortissants camerounais ont été invités à présenter une demande de résidence permanente en 2024. Cela représente environ 52 % du total des invitations envoyées aux membres inscrits dans le PRTQ.
Un taux jugé trop élevé pour un seul pays d'origine, estime le ministre de l’Immigration, qui souhaite favoriser une plus grande diversité, surtout en ce qui concerne les pays d’origine des candidats. Ainsi, le gouvernement a choisi de limiter le quota des demandes de résidence permanente à un maximum de 25 % par pays d’origine. Cette mesure a déjà été mise en place et durera un an, soit jusqu’au 9 octobre 2025.
Quels sont les critères à considérer pour être accepté dans le PRTQ ?
Bien que le PRTQ soit très prisé par les ressortissants étrangers, notamment ceux des pays francophones, il n’est pas accessible à tous. En effet, ce programme repose sur un système de pointage, qui se cumule selon plusieurs critères, tels que la formation du demandeur, son niveau de français et son niveau de scolarité. Ainsi, plus le total des critères augmente, plus les points cumulés le seront, ce qui accroît les chances du candidat d’être retenu.
De plus, si un candidat inscrit dans le programme reçoit une offre d’emploi avant son arrivée au Québec, surtout si celle-ci provient d’une région hors de Montréal, ses chances d'acceptation augmentent. Enfin, si le candidat travaille dans un secteur où il y a une pénurie de main-d’œuvre au Québec, cela renforce également ses chances et son total de points.
Quelles sont les autres possibilités pour une immigration permanente ?
En dehors du PRTQ, d’autres options s’offrent aux ressortissants étrangers désireux de s’établir au Québec et de demander la résidence. Parmi celles-ci, on retrouve le Programme de l’Expérience Québécoise (PEQ). Ce programme d’immigration économique est entièrement régi par le Québec et vise également à attirer des compétences spécifiques, provenant de divers pays.
Contrairement au PRTQ, où près de la moitié des candidats sont camerounais, le PEQ se distingue par la diversité des origines des candidats. Bien que ce programme ne publie pas systématiquement les pays d'origine des candidats acceptés, des données ont été recueillies entre 2019 et 2023.
De manière générale, la France se classe en tête de liste avec 14 % des demandes de résidence permanente acceptées. La Chine suit avec 9 %, puis le Cameroun avec 5,9 % et enfin, l’Algérie avec 5,6 %.
Pour maintenir et encourager cette diversité dans les années à venir, le gouvernement québécois envisage sérieusement d'appliquer une Loi similaire à celle sur l’immigration aux États-Unis, son voisin. En effet, aux États-Unis, une limite de 7 % par pays est imposée pour certaines catégories d’immigration permanente. De plus, une loterie de résidences permanentes est également organisée pour favoriser les pays ayant un faible taux d'émigration. Le Québec se dirige-t-il vers des procédures semblables ? Les années à venir nous donneront peut-être des réponses.