Des dépanneurs qui se mettent à vendre des produits d’épicerie… au double du prix habituel ! C’est la nouvelle qui a choqué bien des Canadiens au réveil. Alors que l’inflation continue de faire des ravages d’un bout à l’autre du pays, cette tendance des dépanneurs à gonfler les prix ne plaît pas aux citoyens, qui se sentent pris à la gorge.
Pourquoi ces dépanneurs affichent les produits 2x plus chers qu’en épicerie ?
Avec l'inflation qui touche un foyer sur deux au Canada, faire ses courses dans une enseigne où les prix sont doublés n'est plus vraiment une option intéressante. C’est la réalité de plusieurs dépanneurs qui, pour diversifier leurs ventes, commencent à offrir des produits habituellement trouvés en épicerie dans leurs rayons.
Des chaînes comme Couche-Tard, Parkland Canada, Voisin, et Proxi ont ainsi élargi leur offre de produits alimentaires pour attirer plus de clients. Une décision que ces dépanneurs jugent nécessaire, surtout avec la baisse des ventes d’essence et de tabac ces derniers temps. Cependant, un point noir persiste : des prix souvent bien plus élevés, allant jusqu’à 1 $ de plus que ceux des épiceries traditionnelles.
Ces produits incluent principalement des aliments de base, comme le sucre et les céréales, ainsi que quelques conserves et sauces.
Est-ce vraiment pratique de faire ses courses chez un dépanneur ?
Le principal avantage pour les clients qui font leurs courses au dépanneur, c’est le gain de temps. Les gens peuvent faire le plein d’essence et ramasser quelques articles essentiels en une seule visite, sans devoir passer par l’épicerie.
D’après Sylvain Charlebois, directeur du laboratoire de sciences analytiques en agroalimentaire à l’Université Dalhousie, les dépanneurs permettent de combiner plusieurs achats en un seul arrêt.
Toutefois, les prix élevés découragent plusieurs clients, d’autant plus que ces sections d’alimentation sont souvent peu visibles. Les gens doivent parfois chercher pendant plusieurs minutes avant de trouver ces produits en rayon, ce qui n’aide pas les dépanneurs à attirer plus de consommateurs.
En plus, la diversité de l’offre laisse à désirer. Par exemple, dans plusieurs Couche-Tard, on ne trouve rarement plus d’une vingtaine de produits alimentaires différents. Faire son épicerie dans une station de dépannage reste donc une solution de courte durée, un « dépannage » au sens strict du terme, puisqu'on ne peut pas y compléter ses courses de la semaine.
Les dépanneurs pourraient-ils devenir une option viable pour l’épicerie ?
Avec les nouvelles réglementations qui visent à interdire les véhicules à essence dans les prochaines années, les dépanneurs devront s’adapter. En effet, avec la baisse des ventes de carburant, ils se voient obligés de trouver de nouvelles sources de revenus, comme l’alimentation.
Les grandes chaînes, à l’image de Couche-Tard envisagent ainsi d’agrandir leurs rayons alimentaires au fil des années. Sylvain Charlebois souligne d’ailleurs que ces dépanneurs pourraient évoluer vers un modèle de petites épiceries, un format déjà populaire à Montréal et dans d'autres régions du Québec, notamment avec des épiceries à rabais.
Il mentionne également que les consommateurs cherchent avant tout à économiser. Cette tendance pourrait offrir une belle opportunité pour des dépanneurs comme Couche-Tard de fidéliser une clientèle soucieuse de son portefeuille.