Avec l'approche de l'hiver, les Québécois sont contraints de changer leurs pneus, sous peine de payer une amende. Ceci a fourni à plusieurs fraudeurs l'occasion de commettre des vols, de façon assez subtile.
Fraude aux pneus d’hiver : Une escroquerie de plus en plus répandue au Québec
Au Québec, tout véhicule routier motorisé immatriculé dans la province, incluant les véhicules loués, doit être chaussé dès que l’hiver pointe le bout de son nez. En effet, les pneus d’hiver sont obligatoires à partir du 1ᵉʳ décembre jusqu’au 15 mars minimum. Sans cela, le conducteur s'expose à une amende allant de 200 à 300 $.
Cette obligation gouvernementale a toutefois ouvert la porte à une recrudescence de fraudes liées à l'achat de pneus, un phénomène de plus en plus courant dans la province. Des garagistes et Moneris, principal fournisseur de services de paiement au Canada, ont tiré la sonnette d’alarme. Entre 2022 et 2023, Moneris a constaté une hausse spectaculaire de 89 % des pertes liées à des fraudes dans les ateliers de mécanique et chez les garagistes québécois.
Les fraudeurs, utilisant souvent des commandes par la poste ou par téléphone, sont difficiles à localiser. Ils se servent de cartes de crédits volées pour passer leurs commandes et exigent que les pneus soient livrés en dehors de la province.
Comment s'y prennent les fraudeurs pour voler des pneus d'hiver ?
Le stratagème des fraudeurs est relativement simple, mais astucieux. D'après un communiqué de Moneris, les escrocs demandent aux garagistes d’expédier les pneus à des adresses situées à l'extérieur du Québec. Le paiement est effectué de façon électronique ou postale à l'aide de cartes de crédit volées.
Une fois les pneus livrés, le véritable détenteur de la carte de crédit réalise qu’un montant non autorisé a été débité de son compte. Il contacte alors la compagnie émettrice pour obtenir une rétrofacturation. Le paiement est annulé, laissant le commerçant dans une situation difficile, sans les pneus et sans le paiement, car il ne peut pas contester cette rétrofacturation ni récupérer ses biens.
Comment les garagistes peuvent-ils se protéger de ces fraudes ?
Les fraudeurs spécialisés dans le vol de pneus d’hiver ne sont pas à leur première tentative, comme le souligne la Sûreté du Québec dans ce communiqué. Le vol et la revente de pneus d'hiver sont devenus des méthodes répandues, d'autant plus que ces articles, très demandés et de grande valeur, se revendent facilement.
Pour se protéger contre ces pratiques, plusieurs options s’offrent aux garagistes. Moneris conseille d’abord de faire preuve de vigilance et de prêter attention aux détails. Une commande passée par un nouveau client, un montant anormalement élevé ou un client pressé de finaliser l’achat sont autant de signaux d'alerte.
Un autre conseil de Moneris est d’éviter de saisir manuellement les informations de carte de crédit, car cela fait partie du modus operandi des fraudeurs utilisant la poste ou les commandes téléphoniques.
Enfin, Moneris recommande d’utiliser une passerelle de paiement électronique sécurisée ou d'exiger que le client se présente directement au garage pour effectuer son achat et le paiement.