Après avoir exigé une taxe de 100 % sur l’importation de véhicules électriques chinois, le gouvernement canadien envisage à présent d’interdire les logiciels chinois destinés pour les véhicules électriques et connectés.
Nouvelles restrictions concernant les véhicules électriques au Canada
De nos jours, il est plutôt rare de tomber sur un véhicule qui ne soit pas connecté ou qui n’ait pas de caméra, de microphone, de connectivité Bluetooth ou encore, un accès Internet. Une bonne partie des logiciels embarqués dans ces véhicules connectés provient de Chine, ce qui inquiète le gouvernement canadien. Ce dernier envisage d’ailleurs de les interdire.
Le gouvernement du Canada étudie de près cette décision, suivant ainsi l’exemple de son voisin américain, qui cherche également à interdire les logiciels chinois dans les véhicules électriques connectés. Chrystia Freeland, vice-Première ministre, vise à protéger le pays contre de potentielles cyberattaques ou infiltrations électroniques pouvant menacer la sécurité nationale.
Lors d'une conférence de presse tenue à Ottawa, Chrystia Freeland a exprimé ses préoccupations concernant la sécurité des technologies chinoises présentes dans les véhicules. Elle a déclaré : « Notre gouvernement a clairement indiqué qu’il prenait très au sérieux la surcapacité intentionnelle de la Chine et la menace que représente la Chine pour la sécurité du pays ».
Les logiciels chinois bannis : une protection nécessaire ou une décision injuste ?
En août 2024, le Canada a imposé une taxe de 100 % sur les importations de véhicules électriques chinois, en plus des 25 % de droits de douane déjà appliqués sur l’acier en provenance de Chine. Cette mesure, qui entrera en vigueur dès le 1ᵉʳ octobre 2024 prochain, s’aligne sur les initiatives américaines visant à contrer l'afflux de voitures chinoises subventionnées par Pékin.
Suite à cette décision, Chrystia Freeland a annoncé son intention de renforcer ces mesures. Le PDG de l’Association des manufacturiers des véhicules du Canada et celui de l’Association des manufacturiers de pièces automobiles du Canada ont tous deux salué cette initiative, soulignant que les risques soulevés aux États-Unis sont aussi bien présents au Canada.
Même si aucune date n’a été avancée pour l’interdiction des logiciels chinois dans les véhicules connectés, plusieurs constructeurs commencent déjà à chercher de nouveaux fournisseurs. On envisage que cette interdiction pourrait prendre effet dès 2027 pour les logiciels, et 2030 pour les matériels.
En plus des taxes sur les véhicules électriques chinois et l’interdiction des logiciels, la vice-Première ministre a laissé entendre qu’Ottawa pourrait élargir ses mesures en imposant des taxes sur les minéraux critiques, les batteries, les produits d’énergie solaire et les semi-conducteurs venant de Chine.
Ces mesures n’ont pas manqué de provoquer une réaction de Pékin, qui a porté plainte devant l’Organisation mondiale du commerce (OMC) concernant les droits de douane imposés sur ses véhicules électriques. La Chine qualifie ces actions des États-Unis et du Canada de protectionnistes, injustes et unilatérales.