Alors que les hausses de prix se multiplient au Québec en raison de l’inflation, mettant de plus en plus de citoyens dans l’embarras, une nouvelle augmentation s’annonce. Il s’agit d’une hausse de 200 % de la taxe d’immatriculation, qui entrera en vigueur le 1ᵉʳ janvier 2025.
Taxe d’immatriculation au Québec : vers une augmentation de 200 %
Cette hausse, qui semble plutôt spectaculaire, touche la taxe d’immatriculation. En effet, dès le 1ᵉʳ janvier 2025, les automobilistes québécois devront s’acquitter de 90 $ au lieu de 30 $ pour l’immatriculation de leur véhicule. Cette augmentation arrive comme un coup dur pour une population qui peine déjà à gérer le coût de la vie.
Selon Bruno Marchand, le maire de Québec, cette décision n'a pas été prise à la légère et est aujourd’hui incontournable. Les revenus générés, estimés à environ 18,4 M $ par an, seront utilisés pour améliorer les services du Réseau de transport de la Capitale (RTC), notamment dans les banlieues nord et ouest.
Bruno Marchand souligne que cette hausse pourrait encourager les citoyens à essayer les services de bus de la ville de Québec, tout en permettant une amélioration des prestations offertes par le RTC. Il ajoute que près de 60 000 véhicules supplémentaires ont été inscrits au Québec depuis 2011, ce qui a engendré une congestion importante dans les rues de la ville.
Dans cette année préélectorale, pour convaincre les citoyens, Bruno Marchand assure qu'il utilise lui-même le transport en commun et qu'il croit en son amélioration. Il précise : « à partir du 1ᵉʳ janvier, Québec offrira à chaque automobiliste un incitatif de huit billets gratuits sur demande, pour les inciter à utiliser le transport en commun ».
Que pensent les citoyens de cette hausse de la taxe d'immatriculation ?
Bien que le maire Bruno Marchand ait présenté les raisons de cette hausse de manière détaillée, plusieurs Québécois restent sceptiques. Certains estiment que cette augmentation est la goutte d'eau qui fait déborder le vase.
C’est le cas de Christine Roussel, mère monoparentale de Charlesbourg, qui se dit contrainte d'utiliser sa voiture pour son travail de préposée en soins à domicile. Elle explique qu'elle doit cumuler deux emplois pour joindre les deux bouts, et qu'une hausse de la taxe d'immatriculation complique encore davantage sa situation : « Déjà que ce n’est pas évident. Je ne voyage pas, je cuisine beaucoup, je fais attention à mes dépenses, au point où tout est calculé au cent près. C’est vraiment anxiogène comme situation parce que là, on ne sait pas ce que sera la prochaine augmentation de taxe ».
Philippe Moussette, un citoyen qui prend l’autobus pour des raisons de santé, qualifie cette décision de ridicule et estime qu’elle ne devrait pas avoir lieu. Il affirme que ce n’est pas aux automobilistes de payer pour la mauvaise gestion du RTC en augmentant la taxe d'immatriculation. « Le service est affreux. Ça fait plusieurs fois qu’on nous dit que les services seront améliorés et pourtant il est encore plus médiocre qu’avant. Plusieurs chauffeurs sont dangereux, trop de parcours sont annulés. Le gouvernement force les gens à utiliser les services du RTC au lieu de leur fournir des raisons pour le faire, c’est grotesque », ajoute-t-il.
De nombreux citoyens se demandent aujourd’hui si le gouvernement a vraiment à cœur le bien-être de la ville et de ses habitants. Selon certains, Québec semble peu à peu se transformer d’une belle ville en un endroit austère.