Avec l'expiration de leur convention collective en mars 2023 et face à l'inaction du gouvernement, les employés en garderie familiale et en CPE se préparent à une grève générale cet automne. Une situation qui pourrait chambouler le quotidien de bien des enfants et parents.
Après de nombreuses négociations, le syndicat représentant les employés des garderies et des CPE se voit contraint de hausser le ton pour faire pression sur le gouvernement Legault. Selon Valérie Grenon, présidente de la Fédération des intervenantes en petite enfance du Québec, les éducatrices n'ont cessé de revendiquer de meilleures conditions de travail et une rémunération plus juste. Pourtant, aucune avancée notable n’a été réalisée depuis l’expiration de leur convention collective, il y a un an et demi. Elle dénonce la lenteur des discussions et le manque d'écoute du gouvernement.
Quelles sont les demandes du syndicat et des éducatrices ?
Le travail des éducatrices en garderie est souvent sous-évalué. C'est là-dessus que le syndicat base ses revendications, cherchant à obtenir une reconnaissance accrue, de meilleures conditions de travail et des augmentations salariales.
Bien que les éducatrices ne soient pas payées à l'heure, elles bénéficient de subventions du ministère de la Famille du Québec. En 2020, cette subvention s’élevait à environ 12,42 $ de l'heure, couvrant non seulement les salaires, mais aussi la nourriture, le logement, les jouets, et d'autres fournitures pour les enfants. Le syndicat réclame désormais une augmentation de cette somme à 16,75 $ de l'heure minimum.
De plus, il demande une hausse salariale de 19,2 % pour l'année en cours, suivie de 6,7 % en 2025 et de 6,1 % en 2026 pour les éducatrices en milieu familial. Pour celles travaillant en CPE, la Fédération revendique une augmentation de 3 % cette année et de 4 % l'an prochain.
À ce jour, 3 000 employées de CPE à Montréal, en Estrie, et en Abitibi ont déjà obtenu un mandat de grève. La fédération espère rallier les 9 000 syndiqués en milieu familial à sa cause pour renforcer ses rangs.
Bien qu'aucune date précise n'ait été fixée pour une grève générale, des actions progressives, telles que des ouvertures tardives ou des demi-journées de grève, sont envisagées. Ces actions risquent de perturber sérieusement les parents et leurs enfants, mais le syndicat estime qu'elles sont nécessaires pour obtenir gain de cause.
Valérie Grenon a également indiqué que les syndiquées des CPE et des garderies en milieu familial pourraient déclencher une grève simultanée pour maximiser la pression sur le gouvernement et faire avancer les négociations.
Quelle est la position du gouvernement Legault ?
Le syndicat reproche au gouvernement Legault de tarder à répondre aux négociations, ce qui incite les syndiqués à envisager une grève. En avril 2024, le gouvernement du Québec avait fait une offre aux employées des garderies, mais celle-ci a été jugée insuffisante par le syndicat, ne répondant pas aux attentes salariales ni aux conditions de travail réclamées.
Valérie Grenon a précisé que l’offre proposait une hausse de 12,7 % sur cinq ans, mais que cette augmentation concernait les subventions par enfant, laissant peu de marge pour le salaire des éducatrices.
Des réunions sont prévues entre le syndicat et le gouvernement Legault du 3 au 30 septembre 2024 dans les 17 régions du Québec, dans l'espoir d'aboutir à des résultats plus satisfaisants.
Si aucun accord n'est trouvé, ce sont près de 60 000 enfants et leurs familles qui seront touchés par cette grève et ces moyens de pression ciblés. De nombreux parents commencent déjà à se demander comment ils feront face à une grève et naviguent dans l’incertitude totale !