Ontario pourrait bien avoir trouvé la solution pour contrer le désert médical qui afflige le Canada depuis plusieurs années. La question qui se pose aujourd'hui est : est-ce applicable sur l'ensemble du territoire ?
Depuis un bon bout de temps, le Canada fait face à un manque criant de personnel médical dans plusieurs provinces. Pour remédier à ce problème, la province canadienne Ontario a mis sur pied un programme incitatif visant à attirer des médecins dans la région.
Les déserts médicaux perturbent le quotidien des citoyens
Au cours des dernières années, le Canada a vu une diminution notable des professionnels de la santé, une situation qui touche non seulement les travailleurs du secteur, mais surtout les patients. Ces derniers doivent composer avec des délais d’attente interminables ou encore parcourir de longues distances pour accéder à un centre hospitalier, particulièrement en cas d’urgence.
Selon le journal Le Devoir, la Dre Tardif-Harvey a vécu de plein fouet ce désert médical. Pour accoucher de son deuxième enfant, elle a dû se faire héberger par des proches à Chicoutimi, puisque l’hôpital des Escoumins, plus près de chez elle, n’offre plus de services obstétriques. Elle souligne qu’elle n'est pas la seule à avoir vécu une telle situation « Il y a des patientes qui ont dû se déplacer vers La Malbaie ou à Chicoutimi pour accoucher. C’est de longs trajets en ambulance ».
Ontario met en place un dispositif pour contrer le désert médical
Dans le village de Madoc, situé à 40 km de Belleville dans le Sud-Est de l’Ontario, se trouve Dre Barnes. Cette nouvelle recrue du centre médical Tri Area s’apprête à ouvrir son cabinet en septembre prochain. Pour ce faire, la jeune médecin a reçu une bourse de 150 000 $ offerte par le comté de Hastings, en échange de quoi elle devra y exercer pendant un minimum de cinq ans. Un coup de pouce bienvenu pour cette médecin fraîchement diplômée qui voit dans cette initiative une véritable aubaine pour ceux et celles qui ne peuvent pas se permettre d’ouvrir leur propre cabinet.
Elle explique « À moins que vous n'ayez eu la chance d'avoir un soutien familial ou un autre soutien financier, vous devez accumuler des dettes pour vos études de médecine. Donc ça ronge le capital dont vous auriez pu disposer pour vous lancer en médecine clinique ».
Cette initiative est financée par les revenus municipaux. La bourse remise à la Dre Barnes n’est pas unique. Il existe également une prime de relocalisation de 75 000 $ pour les médecins qui souhaitent quitter leur poste actuel pour s’installer dans la région.
L’année dernière, face à la fermeture de salles d’urgence en Ontario, le comté a décidé de mettre en place une autre prime de 150 000 $ pour recruter un urgentiste à l’hôpital de North Hastings.
Et ce n’est pas tout ! Selon Ici Radio-Canada, le village de Marmora, situé à 15 minutes de Madoc, offre une bourse de 100 000 $ sur cinq ans, en plus de couvrir les frais du cabinet et de fournir un logement de fonction.
Jan O’Neill, la mairesse de Marmora, a déclaré « Nous fournissons les services d'un centre médical complet. Nous payons un phlébotomiste à temps plein, nous payons pour l’entretien et les services publics. De plus, le bâtiment compte deux appartements dans lesquels nous vous permettons de vivre gratuitement ».
Ce dispositif semble prometteur. Il ne reste plus qu’à espérer que d’autres provinces emboîtent le pas et adoptent des initiatives similaires.