La Coalition avenir Québec (CAQ) réussira-t-elle à tenir sa promesse de créer 37 000 places subventionnées en garderie d’ici mars 2025 ? C’est la question que se posent de nombreux parents qui se demandent si leurs enfants auront une place pour la rentrée prochaine. La CAQ affirme être confiante, mais qu’en est-il réellement ?
Les places subventionnées en garderie sont-elles en train de tomber à l’eau ?
En octobre 2021, la Coalition Avenir Québec (CAQ) s’était engagée à créer 37 000 places subventionnées en garderie d’ici au 31 mars 2025. Cependant, le nombre d’enfants inscrits en 2021 ne correspond pas à celui d’aujourd’hui. En effet, au 31 juillet 2024, près de 5 200 enfants supplémentaires s’étaient ajoutés à la liste d’attente, atteignant ainsi 34 000 enfants.
Avec moins d’un an avant l'échéance fixée par le ministère de la Famille, atteindre l’objectif de 37 000 places subventionnées semble de plus en plus difficile. Le Parti québécois soutient que le gouvernement vit dans le déni, ou qu’il n’est pas entièrement transparent quant à la réalisation de ces places subventionnées en garderie.
Le tableau de bord du développement du réseau de services de garderie indique qu’à ce jour, il reste encore 12 000 places subventionnées à créer, et ce, dans un délai de six mois seulement. C’est un projet de 3 milliards de dollars, dont 70 % a déjà été réalisé, selon le gouvernement.
Joël Arseneau, porte-parole péquiste en matière de famille, estime que pour atteindre ces 12 000 places en six mois, il faudrait créer au moins 2 000 places par mois. Il précise : « En mai, seulement 558 places subventionnées ont été créées. En avril, 343 places, et en mars, 4 108 places, dont 2 370 étaient déjà existantes et ont été converties de garderies non subventionnées en subventionnées. Enfin, en juillet, seulement 173 places ont été créées ». En regardant ces chiffres, on est loin des 2 000 places nécessaires chaque mois.
Quel serait l’impact d’un manque de places subventionnées en garderies pour les parents ?
Selon Joël Arseneau, de nombreuses familles et femmes québécoises comptent sur ce programme de places subventionnées en garderie, qui est considéré comme un droit pour les enfants selon la loi. Le député Guillaume Cliche-Rivard, porte-parole de Québec solidaire en matière de famille, renchérit : « La CAQ a véritablement abandonné les femmes et les familles du Québec, qui sont des milliers à attendre une place ».
Avec le manque de places subventionnées, les parents, notamment ceux à faible revenu, pourraient être contraints de rester à la maison pour garder les enfants. Certains pourraient également réduire leurs heures de travail, surtout les femmes, en raison du manque de places disponibles. D’autres pourraient se tourner vers des garderies privées, souvent plus coûteuses. Or, toutes les familles ne peuvent pas se permettre ces frais supplémentaires, ce qui exerce une pression financière supplémentaire sur les ménages.
Quant aux enfants, un manque de places subventionnées en garderie pourrait limiter leur accès à une éducation préscolaire de qualité, cruciale pour leur développement social, cognitif et émotionnel. Les tout-petits pourraient également être victimes d’inégalités de développement simplement en raison du revenu familial.
En somme, un manque flagrant de places subventionnées en garderie pourrait impacter non seulement les enfants et leurs parents, mais aussi l’économie du Canada. En restant à la maison pour garder les enfants, certains parents ou femmes ne pourront plus participer activement à la vie professionnelle. Cela pourrait retarder leur retour sur le marché du travail, affectant ainsi l’économie du pays. Enfin, le manque de places pourrait accroître la pression sur le système éducatif à long terme. En effet, les enfants qui n’ont pas bénéficié d’une éducation préscolaire de qualité pourraient se retrouver désavantagés au début de leur scolarité.