En France, les passoires thermiques suscitent aujourd'hui un vif débat. Le gouvernement a récemment mis en pratique une loi interdisant la location de ces habitations. Toutefois, le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, est dans la perspective d'établir une révision concernant les échéances de cette interdiction.
Décalage des calendriers de l'interdiction à la location des passoires thermiques
Bruno Le Maire a récemment fait une déclaration lors d'une interview accordée au journal Le Parisien, où il plaide pour une révision des calendriers de l'interdiction à la location des passoires thermiques. Il est très favorable à « décaler les calendriers » pour répondre au mieux aux préoccupations des ménages accablés par l'inflation. En effet, il a évoqué l'effet de cette dernière sur la capacité de ces propriétaires à entamer des projets de rénovation dans ce sens : « Je considère que tout ce qui a été décidé avant la hausse des taux mérite d'être regardé à nouveau à l'aune de cette crise ». « Ce qui était possible lorsque l'argent était disponible, devient impossible avec des taux aussi élevés », a-t-il ajouté.
Pour rappel, les logements classés G et F, selon le nouveau diagnostic de performance énergétique (DPE), sont considérés comme des passoires thermiques en raison de leur inefficacité énergétique. Ils sont en majeure partie responsables des émissions de gaz à effet de serre en France.
La loi Résilience et Climat, votée en 2021, prévoit l'interdiction à la location dès le 1ᵉʳ janvier 2025 les logements classés G. En 2028, elle sera également appliquée sur les logements classés F. Cela dit, Bruno Le Maire a déclaré qu'il allait voir s'il était possible de décaler les calendriers. Il a même remis en question le DPE et a affirmé qu'il était plutôt favorable à prendre en considération certaines améliorations dans ce dernier : « Est-ce que ce classement dit DPE ne peut pas être amélioré ? Avec mon collègue de la Transition écologique, Christophe Béchu, nous sommes prêts à ouvrir ce débat », a-t-il ajouté.
Une déclaration qui a suscité des réactions mitigées au sein du gouvernement !
Au lendemain de la déclaration de Bruno Le Maire concernant la révision des calendriers de l'interdiction à la location des passoires thermiques, la majorité présidentielle a pointé du doigt cette déclaration poussant Bruno Le Maire à apporter plus de clarté ces propos. Il a, en effet, déclaré à l'AFP, mercredi, qu'il n'était « pas question de modifier le calendrier tel qu'il a été déterminé », mais de « réfléchir à la manière dont on peut être plus souples et plus clairs pour nos compatriotes ».
Malgré ses déclarations, Bruno Le Maire réaffirme sa volonté d'atteindre des objectifs ambitieux, visant à devenir la « première économie européenne décarbonée d'ici 2040 », en évitant « toute écologie punitive » et en promouvant une « écologie pragmatique et incitative ».