La cagnotte lancée par Jean Messiha suite au décès du jeune Nahel, tué par un policier à Nanterre, n’a pas manqué de faire scandale. Cette collecte de fonds, destinée à la famille du policier, a déjà atteint 1,6 million d’euros. Une somme largement supérieure à celle réunie en soutien à la famille du jeune Nahel.
La cagnotte a été fermée le 4 juillet avec un montant record de 1,636 million d’euros. Certains donateurs pensent probablement que la somme serait reversée à la famille du policier. Mais ce ne sera pas tout à fait le cas. La majorité de cette cagnotte finira dans les caisses de l’État, les cagnottes étant soumises à l’impôt sur les dons, qui s’élève à 60%. Ceci dans le cas où elle ne serait pas annulée par la justice…
Dans le détail, la loi française sur la fiscalité des dons dispose que les sommes données à des tiers au-delà du quatrième degré de parenté ou entre personnes non parentes sont soumises à une imposition de 60% du total. Ainsi, 60% de cette cagnotte seront reversés à l’État français, et les 40% restants iront à la famille du policier, placé en détention provisoire pour homicide. Pour donner un exemple, un bénéficiaire ne reçoit que 400 euros sur un don initial de 1 000 euros.
Les cagnottes imposables à 60%
Cette imposition des dons ne s’applique cependant pas aux associations qui bénéficient d’un statut à part.En outre, le lancement d’une cagnotte n’est pas gratuit. La plateforme GoFundMe, pour laquelle a opté Messiha, va récupérer 68 000 euros de frais. Il restera donc 938 037 euros desquels seront déduits les 60% d’impôts. Au final, la famille du policier recevra « seulement » 625 000 euros environ, après avoir payé l’impôt dont elle devra s’acquitter dans un délai de 30 jours à compter de la date de la réception de la somme.
Il faut dire que cette cagnotte très controversée embrase le débat public, et la possibilité de son annulation par la justice n’est pas à exclure. La famille de Nahel a déjà porté plainte contre son initiateur pour escroquerie en bande organisée, détournement de traitement de données à caractère personnel… Figure de l’extrême droite et ancien membre du Front national, Jean Messiha avait fermé la cagnotte mardi à minuit, suite au flot de critiques qu’il a reçues de toutes parts, l’accusant d’instrumentaliser le drame de Nanterre à des fins politiques.
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