Budget 2025 : impôts, coupes budgétaires, surtaxes… Le Sénat dit « oui »

Après plusieurs mois de débats et l’utilisation du 49.3, le budget 2025 a été définitivement adopté par le Sénat. Ce texte prévoit des hausses d’impôts et de taxes, notamment pour les grandes entreprises et les ménages les plus aisés, afin de compenser le déficit public, fixé à 5,4 % du PIB. Parallèlement, certaines dépenses publiques sont revues à la baisse, avec des réductions budgétaires touchant l’écologie, la culture et l’aide au développement. Ce budget, présenté comme une réponse aux contraintes économiques actuelles, suscite de nombreuses réactions. Qui seront les plus impactés par ces nouvelles mesures ?

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photo du sénat qui vient de valider le budget 2025
Budget 2025 : impôts, coupes budgétaires, surtaxes... Le Sénat dit « oui » | Econostrum.info

Le budget 2025, qui vient d’être validé par le Sénat, prévoit une série de réformes fiscales et budgétaires qui toucheront aussi bien les entreprises que les ménages. Entre nouvelles taxes, réallocation des dépenses et ajustements budgétaires, le budget tente de trouver un équilibre entre réduction du déficit et maintien des services publics. Quelles sont les principales mesures adoptées et leurs conséquences ?

Afin de renflouer les caisses de l’État, le budget 2025 introduit plusieurs nouvelles taxes, ciblant principalement les grandes entreprises et les hauts revenus. Une surtaxe exceptionnelle est mise en place pour les grands groupes, dont l’impôt sur les sociétés passera de 20,6 % à 41,2 %, selon leur chiffre d’affaires. Ce dispositif, censé être temporaire, devrait rapporter environ 7,8 milliards d’euros avant de disparaître en 2026.

Une nouvelle taxe sur les rachats d’actions est également instaurée. Elle concerne les entreprises cotées en Bourse, comme BNP Paribas, TotalEnergies ou Airbus, qui utilisent cette pratique pour rémunérer leurs actionnaires. L’objectif est de générer 400 millions d’euros de recettes fiscales en 2025. La taxe Tobin, appliquée aux transactions financières, voit son taux passer de 0,3 % à 0,4 % à partir du 1er avril 2025, avec une prévision de 600 millions d’euros de recettes supplémentaires.

Les ménages les plus aisés mis à contribution

Le budget 2025 met en place une contribution minimale pour les hauts revenus, afin de lutter contre certaines stratégies d’optimisation fiscale. Ainsi, les foyers dont le revenu fiscal de référence dépasse 250 000 euros pour une personne seule, ou 500 000 euros pour un couple, seront soumis à un taux d’imposition minimum de 20 %. Cette mesure touchera environ 24 000 foyers fiscaux et devrait rapporter 1,87 milliard d’euros.

Les billets d’avion seront également plus taxés. Pour les vols en Europe en classe économique, la taxe passe de 2,63 euros à 7,40 euros. Pour les longs courriers, elle atteint 40 euros, tandis que les passagers de jets privés devront payer 420 euros pour un vol proche et 2 100 euros pour une destination lointaine. Les auto-entrepreneurs sont aussi concernés. Le seuil de chiffre d’affaires exonéré de TVA est abaissé de 37 500 euros à 25 000 euros, ce qui obligera 250 000 travailleurs indépendants à facturer la TVA sur leurs prestations.

Des coupes budgétaires dans plusieurs secteurs

Si les recettes fiscales augmentent, des réductions budgétaires sont également prévues. Le budget consacré à l’écologie diminue de 14 %, avec une baisse des financements pour MaPrimeRénov’, qui passe de 3,3 milliards à 2,3 milliards d’euros. Le Fonds vert, destiné aux collectivités locales, subit lui aussi une coupe importante.

L’aide au développement est réduite de 1,2 milliard d’euros, soit une baisse de 18,6 %. Cette diminution concerne principalement les financements alloués aux projets internationaux, alors que la France s’était engagée à renforcer son aide aux pays en difficulté.

Le budget de la culture est amputé de 150 millions d’euros, avec une diminution des fonds pour la préservation du patrimoine et le Pass culture destiné aux jeunes. L’enseignement supérieur et la recherche subit une coupe budgétaire de 1 milliard d’euros, affectant notamment les financements dédiés aux projets de recherche énergétique et industrielle.

Des hausses de budget dans certains domaines

Malgré ces coupes budgétaires, certaines enveloppes sont préservées ou augmentées. Le budget de la sécurité connaît une hausse de 2,7 %, atteignant 26 milliards d’euros, pour financer notamment l’augmentation des effectifs de police et de gendarmerie et l’achat de nouveaux équipements.

Le ministère de la Justice voit également son budget progresser pour atteindre 10,5 milliards d’euros, permettant le recrutement de 1 600 magistrats et personnels judiciaires supplémentaires. Cette hausse s’inscrit dans le cadre de la réforme judiciaire engagée par le gouvernement.

L’Éducation nationale échappe aux suppressions de postes initialement envisagées, mais son budget est réduit de 50 millions d’euros, avec des ajustements sur certains dispositifs d’accompagnement et d’encadrement pédagogique.

Un budget sous haute surveillance

Adopté après plusieurs mois de négociations et malgré les critiques de l’opposition, le budget 2025 reste sous étroite surveillance. Le gouvernement insiste sur la nécessité de réduire le déficit public, tout en maintenant certaines priorités, notamment en matière de sécurité et de justice.

Toutefois, ce budget est vivement critiqué par les milieux économiques et certaines associations, qui dénoncent un alourdissement de la fiscalité sur les entreprises et les contribuables aisés, ainsi qu’une réduction des moyens alloués à la transition écologique et aux aides sociales.

Alors que la situation économique reste fragile, ce budget pose la question de l’équilibre entre réduction des dépenses publiques et maintien des services essentiels. Les mois à venir permettront d’évaluer l’impact réel de ces mesures sur l’économie française et sur les ménages.

2 réflexions au sujet de “Budget 2025 : impôts, coupes budgétaires, surtaxes… Le Sénat dit « oui »”

  1. Il y a eu beaucoup de coupes dans le budget mais comme par hasard les avantages aux anciens ministres et présidents sont maintenus.Quelle foutaise.

  2. quelque soit la décision gouvernementale il y aura toujours des contradicteurs et on sait d’où ils viennent

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