Le projet de budget de la Sécurité sociale pour 2026 est actuellement en débat à l’Assemblée nationale. Ce texte, qui a été largement réécrit par les députés, prévoit un certain nombre de mesures concernant les retraites, les arrêts maladie, les heures supplémentaires, ainsi que la taxation des mutuelles.
Le budget, qui doit être voté ce mardi 9 décembre, a soulevé de nombreuses discussions, notamment sur les économies attendues et la répartition des financements. L’une des mesures les plus discutées est la suspension de la réforme des retraites jusqu’en janvier 2028. La réforme, qui visait à repousser l’âge légal de départ à la retraite à 64 ans, sera mise en pause.
Ainsi, la génération née en 1964 pourra partir à la retraite à 62 ans et 9 mois au lieu de 63 ans, avec 170 trimestres cotisés au lieu de 171. Les discussions sur cette réforme continuent de diviser les partis politiques. Par ailleurs, des ajustements ont été prévus pour mieux valoriser les carrières des femmes, en tenant compte des périodes de maternité au moment de leur retraite.
Les principales mesures du budget de la Sécurité sociale
Concernant les arrêts de travail, le texte du budget prévoit une limitation de leur durée. Pour un premier arrêt de travail, la durée ne pourra excéder un mois. En cas de renouvellement, la durée sera limitée à deux mois. Cette mesure vise à réduire les coûts liés aux arrêts de travail prolongés, un sujet qui fait l’objet de débats parmi les parlementaires.
Autre point clé du projet, la réforme des revenus du capital. Un compromis a été trouvé entre la gauche et la droite pour augmenter la contribution sociale généralisée (CSG) sur le capital, bien que l’augmentation soit plus modérée que prévu au départ. En effet, la hausse de la CSG, initialement fixée à 9,2%, a été réduite à 10,6%, générant un rendement de 1,5 milliard d’euros au lieu des 2,8 milliards initialement envisagés. Cette modification a été approuvée par l’Assemblée, bien que des tensions existent sur son application.
Le projet de budget de la Sécurité sociale pour 2026 est un texte complexe qui a suscité de vifs débats au sein de l’Assemblée nationale. Plusieurs propositions ont été rejetées ou modifiées, comme la suppression des exonérations de cotisations pour les nouveaux apprentis et la création d’une nouvelle cotisation patronale sur les tickets restaurants. L’une des mesures les plus controversées a été la taxation exceptionnelle des mutuelles. Initialement rejetée, cette surtaxe a finalement été adoptée, avec l’objectif de générer un milliard d’euros de recettes supplémentaires. Cette mesure a soulevé des inquiétudes chez certains députés, notamment à gauche, qui craignent que la surtaxe n’aboutisse à une augmentation des tarifs pour les assurés.
Les débats politiques autour du budget
Un autre point de tension concerne le déficit de la Sécurité sociale, qui est estimé à 19,6 milliards d’euros en 2026. Stéphanie Rist, ministre de la Santé, a précisé que ce chiffre serait bien inférieur aux 29 à 30 milliards de déficit anticipés en l’absence de budget. La hausse des dépenses liées à l’assurance maladie (ONDAM), prévue à 3%, a également été évoquée comme un facteur contribuant à cet écart.
Le texte du budget de la Sécurité sociale pour 2026 sera soumis à un vote solennel ce mardi. Le scrutin s’annonce serré, avec un résultat incertain dans un contexte où l’Assemblée nationale est fortement divisée. Des partis comme La France Insoumise et le Rassemblement National pourraient s’opposer au projet, ce qui pourrait compliquer son adoption. Parallèlement, le ministre du Travail, Jean-Pierre Farandou, a souligné l’importance de faire passer ce budget rapidement, en mettant en avant son rôle crucial pour les financements de la protection sociale en France.
Le résultat du vote déterminera non seulement l’avenir des réformes proposées, mais aussi la manière dont la France gérera son déficit de Sécurité sociale au cours des prochaines années. Ce budget, qui est loin de faire l’unanimité, aura des répercussions importantes sur les finances publiques et la vie des citoyens français, en particulier pour ceux qui dépendent des prestations de santé et des retraites.








