Le projet de budget de l’État pour 2026, soumis au vote du Sénat ce lundi 15 décembre 2025, vise à réduire le déficit public tout en réformant certains aspects de la fiscalité.
Ce budget repose sur un équilibre fragile entre la hausse des recettes fiscales, une taxation ciblée des entreprises et des ménages les plus aisés, et une réduction des dépenses publiques. La première étape importante de ce processus a été le vote des recettes en décembre, avant de passer à l’examen de l’ensemble du texte.
Les principaux objectifs du projet sont de ramener le déficit à 4,7 % du PIB en 2026, contre 5,4 % en 2025, et de réaliser environ 30 milliards d’euros d’économies. Ces économies se répartissent entre 14 milliards d’euros de nouveaux prélèvements fiscaux et 17 milliards d’euros de réduction des dépenses publiques. Le projet de budget vise également à limiter l’impact de l’inflation sur les finances publiques tout en favorisant une répartition équitable des efforts fiscaux.
Les mesures fiscales et les ajustements du budget au Sénat
L’une des principales mesures fiscales proposées est la prolongation de la contribution différentielle sur les hauts revenus, instaurée en 2025. Cette contribution impose un taux minimal d’imposition de 20 % pour les ménages dont les revenus annuels dépassent 250 000 euros pour un célibataire et 500 000 euros pour un couple. Le gouvernement estime que cette mesure pourrait générer environ 1,5 milliard d’euros supplémentaires en 2026.
Le projet de budget introduit également une taxation sur les holdings patrimoniales, qui visent à limiter les pratiques d’évasion fiscale. Cependant, le rendement de cette taxe a été considérablement réduit par les sénateurs, passant de 1 milliard à environ 100 millions d’euros.
Une autre mesure importante est le gel des tranches du barème de l’impôt sur le revenu. Cette décision devrait entraîner l’entrée de 200 000 nouveaux foyers dans le système fiscal, avec des ménages supplémentaires devant payer des impôts. Cette mesure rapporterait 2 milliards d’euros. Le Sénat a proposé une modification, suggérant de ne revaloriser que la tranche la plus basse du barème.
Le projet prévoit également un ajustement de l’abattement pour les retraités, remplaçant l’actuel abattement de 10 % par un abattement forfaitaire de 2 000 euros. Le Sénat a proposé de réduire le plafond de cet abattement de 4 399 euros à 3 000 euros. Les grandes entreprises seront également impactées par ce budget. La surtaxe sur les bénéfices des grandes entreprises, instaurée en 2025, est reconduite pour un an, mais son rendement a été diminué de moitié, passant de 6 milliards d’euros à 4 milliards d’euros.








