Les promesses de stabilité fiscale semblent s’éloigner avec l’adoption du budget 2025. Plusieurs taxes vont évoluer, touchant des secteurs variés comme l’aviation, l’automobile et l’immobilier. Quels sont les changements à prévoir et quelles seront leurs conséquences sur le quotidien des Français ?
L’une des mesures marquantes concerne les autoentrepreneurs, qui verront le seuil d’exonération de TVA revu à la baisse. Dès 2025, le seuil unique sera fixé à 25 000 euros de chiffre d’affaires annuel, contre 37 500 euros actuellement pour la majorité d’entre eux. Cette décision implique que 250 000 autoentrepreneurs devront désormais collecter et reverser la TVA, ce qui pourrait affecter leur compétitivité et leurs tarifs.
Cette réforme suscite des critiques, notamment de la part de certains élus comme Clémence Guetté (LFI), qui estime qu’elle pénalise injustement les petites entreprises et les indépendants. Le gouvernement, de son côté, défend une mesure préparée depuis plusieurs mois et jugée nécessaire pour harmoniser le régime fiscal.
Billets d’avion et automobile : des hausses qui se confirment dans le budget 2025
Le transport aérien est également concerné avec une hausse de la taxe sur les billets d’avion. Un vol en classe économique à destination de l’Europe ou de la France verra sa taxe passer de 2,63 euros à 7,30 euros. Bien que ce montant soit inférieur aux 9,50 euros initialement prévus, cette augmentation pourrait générer près de 1 milliard d’euros pour les caisses de l’État. Les compagnies aériennes dénoncent une mesure qui les place en tant que « variable d’ajustement » budgétaire.
Dans le secteur automobile, le malus écologique est renforcé. Dès mars 2025, tout véhicule neuf émettant plus de 113 g/km de CO₂ sera taxé à 50 euros par gramme supplémentaire, un seuil qui sera encore abaissé en 2026 et 2027. En parallèle, le malus sur le poids des véhicules sera durci : à partir de 2026, la taxation concernera les voitures pesant plus de 1 500 kg, contre 1 600 kg aujourd’hui.
Hausse des frais de notaire et nouvelles taxes comportementales
Les transactions immobilières seront également touchées. Le plafond des droits de mutation (couramment appelés frais de notaire) pourra être relevé par les départements, avec une hausse possible de 0,5 point sur les 4,5 % actuellement en vigueur. Selon Bercy, cette modification pourrait générer 800 millions d’euros supplémentaires en 2025.
Dans un tout autre registre, le gouvernement prévoit une hausse de la « taxe soda » sur les boissons sucrées, avec une augmentation de 4 à 35 centimes par litre selon la teneur en sucre. Cette mesure, qui s’inscrit dans une logique de santé publique, suscite toutefois l’opposition des industriels du secteur, qui évaluent l’impact financier à 400 millions d’euros.
Une fiscalité renforcée pour les hauts revenus
Enfin, une contribution exceptionnelle sur les hauts revenus a été introduite dans le budget 2025. Ce dispositif prévoit un impôt minimum de 20 % pour les ménages déclarant plus de 250 000 euros annuels (pour un célibataire sans enfants). Initialement prévu pour entrer en vigueur en 2024, ce mécanisme s’appliquera finalement en 2025, avec un acompte à verser dès décembre. L’objectif affiché est de générer 2 milliards d’euros en ciblant 25 000 foyers.
D’autres mesures, comme la mise en place d’une pénalité financière pour les patients ne se rendant pas à un rendez-vous médical, restent encore à préciser via des décrets à venir. Le budget 2025 marque donc une évolution notable de la fiscalité en France, avec des réformes qui toucheront aussi bien les ménages modestes que les hauts revenus. Reste à voir si ces décisions auront les effets escomptés sur les finances publiques, sans freiner excessivement la consommation et l’activité économique.