Budget de la Sécurité sociale : des mesures controversées qui touchent la santé et les retraites

Le budget de la Sécurité sociale pour 2026 prévoit des mesures drastiques, notamment des économies significatives dans le secteur de la santé.

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Sécurité sociale
Budget de la Sécurité sociale : des mesures controversées qui frappent la santé et les retraites. Crédit : Ameli | Econostrum.info

Le projet de budget de la Sécurité sociale pour 2026, actuellement débattu à l’Assemblée nationale, suscite des polémiques en raison de plusieurs mesures qui touchent directement les retraites, la santé et les arrêts maladie. Ces propositions visent à réduire le déficit de la Sécurité sociale, mais elles rencontrent une forte opposition en raison de leurs impacts potentiellement négatifs pour certains groupes sociaux.

L’une des mesures les plus controversées est la suspension de la réforme des retraites, qui avait pour objectif de repousser l’âge légal de départ à la retraite à 64 ans. Le gouvernement propose d’arrêter cette progression et de maintenir l’âge de départ à 62 ans et 9 mois, jusqu’à la prochaine élection présidentielle. De plus, le nombre de trimestres nécessaires pour obtenir une retraite complète sera bloqué à 170, bien en deçà des 172 trimestres prévus initialement.

Cette suspension soulève des critiques parmi ceux qui considèrent que cette décision va à l’encontre des objectifs de pérennité du système de retraite, rapporte Les Echos.

Un budget de la Sécurité sociale qui impacte négativement le secteur de la santé

Le gouvernement prévoit également des mesures d’économies drastiques dans le secteur de la santé. Le budget de l’assurance-maladie n’augmenterait que de 1,6 % en 2026, entraînant des économies de 7,1 milliards d’euros par rapport à l’évolution naturelle des dépenses. Une des principales propositions est l’augmentation des franchises médicales, qui doublent le montant des franchises sur les médicaments, les actes paramédicaux et les consultations.

Par exemple, le coût des consultations pourrait passer de 2 à 4 euros, et celui des transports sanitaires de 4 à 8 euros. Ces hausses sont censées rapporter 2,3 milliards d’euros. Cependant, cette mesure risque de pénaliser les patients les plus modestes, déjà confrontés à des restes à charge élevés.

Réformes des arrêts maladie et des affections longues durées

Le budget propose aussi de réformer le système des arrêts maladie, en limitant à 15 jours la durée d’un premier arrêt de travail en médecine de ville, et à un mois à l’hôpital, avec des renouvellements possibles. Ce changement vise à réduire le nombre d’arrêts longs et à inciter à la reprise rapide du travail. Les affections longue durée (ALD) non exonérantes, comme certaines dépressions légères et troubles musculo-squelettiques, seraient également limitées à 360 jours d’indemnités journalières, au lieu des 1 095 jours actuels.

Ces propositions ont suscité de vives inquiétudes, notamment chez les travailleurs souffrant de maladies chroniques.

Des recettes supplémentaires et un nouvel impôt sur les avantages sociaux

Pour financer ces réformes, le gouvernement propose plusieurs mesures fiscales, telles que l’imposition de 8 % sur les avantages sociaux comme les tickets-restaurant et les chèques vacances, jusqu’alors non soumis à cotisations. Cette mesure a été rejetée par la commission des Affaires sociales, mais elle souligne la volonté de rééquilibrer les recettes de la Sécurité sociale en ciblant de nouveaux secteurs.

Certaines mesures du budget sont destinées à améliorer la situation des femmes. Par exemple, celles ayant eu des enfants pourront utiliser des trimestres cotisés supplémentaires pour partir en retraite plus tôt dans le cadre du dispositif des carrières longues. De plus, un nouveau congé de naissance indemnisé par la Sécurité sociale a été créé, permettant aux parents de bénéficier de deux mois supplémentaires, simultanément ou en alternance.

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