À partir du 10 septembre 2025, un appel à un « arrêt total et illimité du pays » a été lancé, promettant de paralyser la France. Un collectif, né après la présentation du budget 2026, incite à une mobilisation sans précédent. Mais quels sont les réels objectifs et les enjeux de ce mouvement, et jusqu’où cette initiative pourra-t-elle aller ?
Le mouvement a émergé suite aux annonces faites par François Bayrou, le ministre chargé des Relations avec le Parlement, concernant un plan d’économies budgétaires visant à réduire le déficit public. Ce plan, qui prévoit notamment de supprimer deux jours fériés et d’instaurer une « année blanche » en 2026, a suscité un vif mécontentement au sein d’une partie de la population. Les mesures, qui devraient être validées par le Parlement, ont choqué certains citoyens, notamment ceux déjà fragilisés par la crise économique. C’est dans ce contexte que plusieurs voix se sont élevées, appelant à un blocage complet de la France dès la rentrée sociale, le 10 septembre, rapporte Le Parisien.
Une mobilisation qui prend forme sur les réseaux sociaux
Ce n’est pas un hasard si ce mouvement a pris une ampleur significative sur les réseaux sociaux. Dès le 19 juillet, un site web, « mobilisation10septembre », et un compte Twitter baptisé « Bloquons tout » ont été créés pour relayer cet appel. Selon les initiateurs, le collectif, composé d’une vingtaine de personnes, se veut « apolitique », précisant qu’il ne compte pas sur les syndicats traditionnels pour relayer ses actions. Bien que l’appel à la mobilisation ait d’abord été repris par des collectifs militants et des citoyens engagés, il a rapidement gagné une visibilité plus large.
Le mouvement s’est étendu à une diversité de groupes sociaux : des soignants, des étudiants, des Gilets jaunes, et même des précaires se sont joints à cet appel. L’objectif est clair : paralyser le pays en signifiant un « ras-le-bol général » face à des mesures jugées injustes et désastreuses pour la population.
Un soutien aussi bien à gauche qu’à droite
Bien que le collectif se revendique « apolitique », son appel a trouvé un large écho dans diverses sphères politiques. D’une part, certains comptes d’extrême droite ont largement relayé cet appel, comme celui de « AuBonTouiteFrançais », suivi par des dizaines de milliers d’abonnés. D’autre part, des militants à gauche, et même à l’extrême-gauche, ont également partagé cet appel, attirant l’attention sur la manière dont ces mesures économiques impactent une large portion de la population.
Les organisateurs insistent cependant sur le fait que ce mouvement ne doit pas être perçu comme une prise de position politique, mais plutôt comme une réaction collective face à une situation jugée inacceptable. Si l’intention est de paralyser le pays, la question demeure de savoir si ce mouvement pourra réellement se propager au-delà des réseaux sociaux et des premières actions locales. En effet, la coordination de tels blocages à l’échelle nationale implique de nombreux défis logistiques et humains.
De plus, le soutien populaire sera décisif. Ce type d’action, qui risque de perturber gravement les services publics et privés, pourrait soit renforcer le soutien populaire, soit, au contraire, isoler ses initiateurs si les perturbations sont jugées trop pénalisantes pour la majorité des Français.
Quelles perspectives pour le mouvement ?
L’avenir du mouvement reste incertain. Si la mobilisation parvient à s’étendre à grande échelle, elle pourrait prendre une dimension considérable et transformer la rentrée politique en un moment de forte contestation sociale. Toutefois, le succès d’un tel blocage dépendra largement de l’adhésion du plus grand nombre. Entre ras-le-bol général et mobilisation engagée, ce mouvement, malgré son caractère apolitique, risque d’avoir un impact profond sur le paysage politique français, dès le mois de septembre. La France se prépare-t-elle à une rentrée sous haute tension ? Le temps nous le dira.








