Le budget 2026 s’annonce comme un exercice particulièrement difficile. Avec un objectif clair de réduction du déficit public, le gouvernement met en place des mesures strictes pour limiter les dépenses, notamment par une réduction des crédits ministériels et la suppression de toutes les mesures de crise. Les fonctionnaires de Bercy devront gérer des ajustements complexes pour atteindre cet objectif sans augmenter les impôts.
Selon Le Monde, la circulaire envoyée le 3 avril 2025 par la directrice du budget, Mélanie Joder, aux ministères, annonce une politique stricte de réduction des dépenses publiques. En 2026, tous les ministères devront réduire leurs crédits, et les effectifs seront diminués. Le message est clair : l’État doit reprendre le contrôle de ses finances après deux années de dérives budgétaires. Ce cadre financier strict vise à limiter les dépenses publiques tout en évitant l’augmentation des impôts, un choix déjà adopté pour l’année 2025.
Un budget sous tension : objectif de réduction du déficit
L’objectif principal est de ramener le déficit public à 4,6 % du PIB en 2026, contre 5,8 % en 2024. Cette révision à la baisse du déficit est cruciale pour éviter un nouveau dérapage, mais le processus sera complexe. Dans un contexte économique mondial difficile, les ministères devront réévaluer chaque dépense, en particulier les mesures de crise mises en place pour faire face à la pandémie de Covid-19 et à l’inflation. Selon Sophie Primas, porte-parole du gouvernement, la préparation de ce budget « va être un cauchemar ».
Pour alléger les dépenses de manière durable, la méthode choisie par Bercy est le « budget base zéro ». Cette approche consiste à repartir de zéro chaque année pour justifier chaque dépense, plutôt que de reconduire un budget similaire à celui de l’année précédente. Mélanie Joder souligne qu’il est essentiel de reprioriser les missions de l’État et de réduire le doublonnage avec d’autres financeurs, tout en maximisant les cofinancements européens.
Suppression des mesures de crise et des « boucliers tarifaires »
Les mesures de crise, comme les boucliers tarifaires instaurés pour limiter l’impact des hausses des prix de l’énergie, seront progressivement supprimées. Le gouvernement considère qu’elles sont désormais hors de propos et qu’elles ont créé des dépenses trop lourdes pour l’État. Cette suppression intervient après la fin des aides liées à la crise sanitaire et à l’inflation, marquant ainsi la fin d’un cycle de soutien d’urgence à l’économie.
Les ministères ont également été invités à proposer des mesures d’économies ambitieuses pour réduire les effectifs publics. Si cette réduction doit être maîtrisée, elle devrait toutefois toucher tous les secteurs. Bercy appelle également à des réformes structurelles visant à stimuler la croissance économique, même si les prévisions pour 2025 ne laissent espérer qu’une croissance faible, estimée à 0,7 %.
Le budget 2026 se dessine dans un cadre de réduction drastique des dépenses publiques, avec un objectif prioritaire : ramener le déficit sous contrôle sans augmenter les impôts. Cette révision des dépenses, couplée à une diminution des effectifs et des mesures d’économies, devrait transformer la gestion des finances publiques pour les années à venir. Le gouvernement devra cependant jongler avec des défis économiques de taille pour tenir ses engagements.