Budget 2026 : le gouvernement vise 40 milliards d’euros d’économies, voici les secteurs ciblés

Le gouvernement vise 40 milliards d’euros d’économies dans le budget 2026 pour tenter de contenir le déficit public et stabiliser la dette.

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Le gouvernement prépare un budget 2026 sous haute tension. L’objectif annoncé est de ramener le déficit public à 4,6 % du PIB, soit un recul de 0,8 point par rapport au niveau attendu en 2025. Pour cela, Amélie de Montchalin, ministre des Comptes publics, prévoit un effort budgétaire estimé à 40 milliards d’euros. Ce montant, révélé par L’Opinion, prend en compte l’augmentation mécanique des dépenses publiques en l’absence de mesures correctrices.

En 2025, le déficit devrait atteindre 5,4 % du PIB, bien au-dessus du seuil des 3 % fixé par les règles européennes. Cette dérive résulte d’une combinaison de facteurs : ralentissement de la croissance, dépenses sociales soutenues, et affaiblissement des recettes fiscales. Pour enrayer cette dynamique, l’exécutif entend présenter une trajectoire crédible à ses partenaires européens, avec un retour sous les 3 % visé à l’horizon 2029.

La conférence sur les finances publiques, organisée le 15 avril à Matignon, doit poser les jalons de cette stratégie budgétaire. Elle devrait être suivie, dès le 16 avril, de la présentation en Conseil des ministres du programme de stabilité qui sera transmis à Bruxelles.

Une répartition complexe des économies prévues dans le Budget 2026

Selon l’Opinion, le gouvernement envisage de répartir les 40 milliards d’euros d’économies entre les trois grands blocs de la dépense publique : l’État, les collectivités locales et la Sécurité sociale. La part prévue pour l’État s’élèverait à 14 milliards d’euros, avec pour ligne directrice le gel des dépenses en euros courants, ce qui revient à une baisse réelle une fois l’inflation prise en compte.

Les collectivités seraient mises à contribution à hauteur de 8 milliards d’euros, un effort qui pourrait susciter des tensions à l’approche des municipales. La Sécurité sociale supporterait 18 milliards d’euros, un niveau d’ajustement sans précédent, alors même que le système d’assurance-maladie est jugé fragilisé par ses propres responsables.

Une équation politique délicate

Le contexte politique ne facilite pas la tâche de l’exécutif. Le budget 2025 a déjà nécessité le recours au 49.3 et un compromis fragile avec le Parti socialiste. Pour 2026, le gouvernement doit composer avec une majorité relative, un paysage parlementaire fragmenté et une opinion publique peu réceptive aux mesures d’austérité.

François Bayrou, actuel Premier ministre, entend miser sur la pédagogie et la transparence pour rallier les soutiens nécessaires. Le chef de l’État, de son côté, privilégie des réformes favorisant l’emploi, notamment une nouvelle réforme de l’assurance chômage. Cette orientation vise à stimuler l’activité, accroître les recettes sans hausse d’impôts, et éviter des coupes claires dans les missions régaliennes.

Une crédibilité en jeu à Bruxelles

La Commission européenne sera particulièrement attentive à la trajectoire budgétaire française. La cible de 4,6 % de déficit en 2026 correspond à celle fixée en octobre 2024 sous Michel Barnier, et sa reconduction vise à maintenir la crédibilité financière du pays. L’objectif est de montrer que la France reste engagée dans un effort de redressement budgétaire, malgré les aléas politiques et géopolitiques, comme la guerre commerciale engagée par les États-Unis.

Dans ce contexte, les arbitrages attendus dans les semaines à venir seront décisifs pour la suite du quinquennat et la capacité de l’État à conserver la confiance des marchés et des institutions européennes.

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