Budget 2026 : comment le gouvernement prévoit de réaliser 40 milliards d’euros d’économies

Le gouvernement cherche des économies substantielles pour atteindre l’objectif de ramener le déficit à 4,6% du PIB en 2026, avec un besoin de trouver entre 40 et 50 milliards d’euros.

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L'image montre une main tenant une calculatrice avec le mot "Budget" affiché à travers une loupe, sur fond de documents financiers.
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À peine deux mois après l’adoption, difficile et controversée, du budget 2025, l’exécutif se prépare déjà pour le budget de l’année suivante. Le ministre de l’Économie, Eric Lombard, a annoncé qu’il fallait faire de nouvelles économies d’ampleur pour atteindre l’objectif du gouvernement : réduire le déficit à 4,6% du PIB en 2026. Ces économies sont estimées entre 40 et 50 milliards d’euros.

Le gouvernement fait face à un défi budgétaire important, marqué par une situation qualifiée d’« urgence budgétaire » par Eric Lombard. Ce dernier a expliqué que la France doit à la fois lutter contre sa dette publique et gérer les effets d’une guerre commerciale lancée par les États-Unis, notamment avec des droits de douane sur certains produits européens. Pour répondre à cet enjeu, le ministre a souligné que des réductions substantielles de dépenses publiques étaient nécessaires pour combler cet écart budgétaire.

Ces économies risquent d’affecter plusieurs secteurs essentiels de l’économie, y compris la protection sociale, les retraites, ainsi que des efforts financiers demandés aux fonctionnaires et collectivités locales. L’économiste Mathieu Plane de l’OFCE a exprimé ses réserves, en se demandant si de telles économies étaient réalistes dans le contexte politique et international actuel, indique Franceinfo. 

La recette du gouvernement : plus de croissance et des économies

Le gouvernement se repose sur l’idée que la reprise de la croissance économique pourrait en partie compenser les manques à gagner. Toutefois, selon Eric Lombard, cet effort devra se traduire principalement par des économies et une gestion plus efficace des fonds publics. Le ministre a rejeté l’idée d’une cure d’austérité, précisant qu’il s’agissait plutôt de « dépenser mieux ». Cela implique d’optimiser les dépenses publiques sans pour autant sacrifier l’essentiel des services publics.

Pas d’augmentation des impôts pour les classes populaires

Une partie de la stratégie gouvernementale exclut toute augmentation d’impôts pour les classes populaires et moyennes. L’exécutif ne compte pas imposer de nouvelles taxes sur les entreprises non plus, car celles-ci font déjà face à des incertitudes dues aux tensions commerciales internationales et aux barrières douanières américaines. Toutefois, la pression fiscale sur les plus hauts revenus pourrait augmenter, notamment avec l’amélioration de la contribution exceptionnelle sur les hauts revenus qui est censée rapporter 2 milliards d’euros en 2025.

Eric Lombard a affirmé que l’une des mesures phares serait de lutter contre la suroptimisation fiscale, phénomène où certains contribuables utilisent des mécanismes légaux pour réduire leur imposition. Le gouvernement cherche à rendre la fiscalité plus équitable en renforçant les dispositifs visant à cibler ces pratiques, qui profitent principalement aux plus riches. Ainsi, un dispositif renforcé devrait permettre de réduire les abus fiscaux et contribuer à l’effort national.

D’autres pistes d’économies et la lutte contre la fraude sociale

Parmi les autres solutions envisagées par le gouvernement pour trouver les 40 à 50 milliards d’euros nécessaires à la réduction du déficit, on retrouve la lutte contre la fraude sociale et l’amélioration de l'emploi sénior. Ces pistes sont encore en discussion, et le gouvernement a renvoyé une partie des détails à la conférence sur les finances publiques qui doit se tenir le 15 avril 2025.

Le ministre de l’Économie reconnaît que ces économies risquent de susciter une forte opposition politique, surtout dans un contexte marqué par une instabilité politique croissante. La question se pose de savoir si le gouvernement réussira à faire adopter ce budget face aux tensions actuelles, tant sur le plan national qu’international.

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