Longtemps réclamée par les opérateurs de jeux en ligne, la légalisation des casinos en ligne pourrait être bientôt actée. Dans le cadre du projet de loi de finances 2025, le gouvernement a, en effet, déposé un amendement dans ce sens.
Le 10 octobre dernier, le Premier ministre, Michel Barnier, avait présenté le projet du budget 2025. Depuis lundi, ce dernier est examiné par les députés de l’Assemblée nationale. Ce week-end, le gouvernement a souhaité apporter un changement concernant les casinos, à travers un amendement dans le cadre de la loi de finances 2025, autorisant les plateformes de jeux en ligne. « Cette ouverture procède d’une mise en cohérence du cadre des jeux avec nos principaux voisins européens, la France étant, avec Chypre, le seul pays de l’Union européenne à interdire les jeux de casino en ligne », peut-on lire dans le texte.
« Cette interdiction s’est accompagnée du développement d’une offre illégale importante ces dernières années. Selon l’étude commandée fin 2023 par l’Autorité nationale des jeux, le produit brut des jeux généré par l’offre illégale des jeux d’argent en ligne en France se situerait entre 748 millions et 1,5 milliard d’euros, soit entre 5 % et 11 % du marché global des jeux d’argent », détaille l’amendement déposé samedi.
Les opérateurs physiques contre l’autorisation des casinos en ligne
Si la décision d’autoriser les casinos en ligne semble enchanter les opérateurs de jeux en ligne, cette mesure envisagée par l’État ne fait absolument pas l’unanimité auprès des établissements physiques. « Selon nos calculs, l’ouverture à la concurrence du casino en ligne entraînera une baisse du produit brut des jeux des casinos terrestres de l’ordre de 20 à 30 %, et la fermeture de 30 % des établissements », a expliqué aux Échos Grégory Rabuel, président du syndicat du secteur Casinos de France et directeur général du groupe Barrière.
Pour lui, « il y aura des conséquences catastrophiques, notamment sociales : on estime que 15 000 emplois seront supprimés. Plus globalement, cela revient à signer l’arrêt de mort des casinos terrestres ». En autorisant les casinos en ligne, le gouvernement souhaite ainsi « limiter l’impact sur la santé publique des consommateurs de jeux en ligne » et « contrôler cette offre de jeux qui ne cesse de croître…». « Cette autorisation doit s’accompagner d’une régulation spécifique qu’il est proposé de définir, en lien avec l’Autorité nationale des jeux et l’ensemble des acteurs concernés, par voie d’ordonnance », précise le texte.
Une réaction ? Laissez un commentaire
Vous avez aimé cet article ? Abonnez-vous à notre Newsletter gratuite pour des articles captivants, du contenu exclusif et les dernières actualités.