Pour réduire le déficit public à 5,4 % du PIB en 2025, le gouvernement a présenté des mesures visant à générer 52 milliards d’euros. Entre économies dans les services publics, taxation des entreprises et contribution des ménages les plus aisés, ce plan budgétaire provoque de nombreuses interrogations. Un texte amendé, mais toujours controversé, est en cours de négociation au Parlement.
L’effort budgétaire repose largement sur des économies, évaluées à 23,6 milliards d’euros pour l’État et ses opérateurs. Les collectivités locales devront également contribuer à hauteur de 2 milliards d’euros, tandis que le budget de la Sécurité sociale sera réduit de 8,4 milliards d’euros. Parmi ces mesures, l’une des propositions les plus discutées concerne la mise en place d’une contribution au travail à l’autonomie, qui pourrait obliger les actifs à réaliser sept heures annuelles de travail non rémunéré.
D’autres économies sont prévues grâce à une réduction des allègements de cotisations patronales, ce qui pourrait représenter 1,6 milliard d’euros d’économies pour le budget public. Cependant, ces décisions risquent d’alimenter les tensions sociales et de soulever des objections dans le débat parlementaire.
Une fiscalité alourdie pour les entreprises et les ménages aisés
Du côté des recettes, le gouvernement table sur 12,3 milliards d’euros provenant des entreprises, notamment grâce à une surtaxe temporaire sur l’impôt sur les sociétés (8 milliards d’euros). Des taxes supplémentaires sont également envisagées sur les billets d’avion (1 milliard), les transactions financières (500 millions) et les boissons sucrées ou les jeux (300 millions).
Par ailleurs, les ménages les plus fortunés seront mis à contribution, avec 2 milliards d’euros attendus d’une fiscalité renforcée. Une hausse des taxes sur l’achat immobilier devrait rapporter 800 millions d’euros. Enfin, l’État prévoit d’engranger 2 milliards d’euros de dividendes provenant d’EDF.
Avec ces mesures, le gouvernement espère ramener le déficit public de 6 % à 5,4 % du PIB en 2025, tout en maintenant un niveau de croissance modéré, estimé à 0,9 %. Le budget amendé par le Sénat prévoit également la création de 3 076 emplois dans l’administration publique, compensant l’abandon de la suppression de 4 000 postes dans l’Éducation nationale. Cependant, 812 postes seront supprimés dans les opérateurs publics, ce qui pourrait susciter des tensions dans certains secteurs.
Une adoption encore incertaine pour le budget 2025
Malgré ces ajustements, le projet de budget 2025 doit encore franchir plusieurs étapes parlementaires. Une commission mixte paritaire est prévue le 30 janvier pour élaborer un texte de compromis. Si un accord n’est pas trouvé, le gouvernement pourrait recourir à l’article 49.3, ouvrant la voie à de potentielles motions de censure.
Alors que les débats se poursuivent, ces mesures ambitieuses reflètent la nécessité de réduire le déficit tout en répondant aux attentes sociales et économiques d’une société en pleine mutation.