Pour parvenir à concrétiser son plan qui vise à économiser 12 milliards d’euros à partir de 2025, le gouvernement d’Elisabeth Borne envisage de réduire les dépenses publiques françaises.
C’est là l’objectif attendu de nombreuses mesures contenues dans le projet de loi de finances 2024, en cours d’examen au Parlement. « Le gouvernement d’Elisabeth Borne entend donc baisser les dépenses publiques françaises, les plus grosses au monde par rapport à la taille de son économie, pour respecter son objectif de réduction du déficit budgétaire », fait remarquer Midi Libre. Le but est de ramener ce déficit sous la barre des 3 % du PIB d’ici à 2027, comme promis aux partenaires de l’UE.
Dans ce contexte difficile, face à une situation sociale à vif, l’identification des postes de dépenses où l’on pourrait économiser est un vrai défi pour le gouvernement. Jean-Marc Vittori, éditorialiste à Échos, y voit en tous les cas une entreprise assez complexe, mais qui s’assimile à du déjà-vu.
« Ça s’inscrit dans une très longue tradition de rationalisation des choix budgétaires […] Et cette fois, ça s’appellera revue des dépenses publiques. Mais je ne vois pas dans la mécanique qui est placée aujourd’hui, la mécanique institutionnelle, d’échanges, de concertation, de préparations, que ce soit du côté de l’administration, ou du parlement ou des partenaires sociaux, des signes qui permettent de faire la différence. Ce qu’il faut d’abord, c’est de faire des choix », explique-t-il.
« En France, on a tenté à plusieurs reprises de réduire les dépenses publiques, mais ça n’a pas permis d’atteindre des sommets. Et comme on ne fait pas de choix, on fait au rabot. Et ça a l’avantage qu’on ne provoque pas de catastrophes, mais ça affaibli à chaque fois un service autant qu’un autre, puisque le coup de rabot, on en donne un peu partout (…) Faire des choix, ça veut dire qu’on s’organise un peu différemment, […] de confier certaines activités à des agences, comme en Scandinavie en confiant la tâche de s’occuper de l’emploi par exemple. Ça a été fait aussi au Canada, et ça marche de manière efficace », poursuit Jean-Marc Vittori.
Les premières instructions d’Elisabeth Borne à ses ministres
Comment procédera Elisabeth Borne ? En fait, « le gouvernement cherche notamment à réduire les aides aux entreprises et les dépenses médicales », ont déclaré, jeudi, des sources ministérielles. Ce sont là des ébruitements qui vont dans le sillage du compromis validé par certains syndicats et le patronat sur la réforme du chômage.
Dans un autre volet, la projection de mettre fin au bouclier tarifaire sur l’électricité et le gaz va également dans ce sens avec des économies en projection à hauteur de 16 milliards d’euros. Cela dit, on n’en est pas encore à cet objectif. Mais il faut déjà faire quelque chose !
La première consigne de Borne à ses ministres, jeudi dernier, consiste à « Identifier des postes de dépenses où il est possible d’économiser 12 milliards d’euros à partir de 2025 », selon Midi Libre. La même source indique que « plusieurs fonds de soutien aux entreprises et des postes de dépense médicales ont été identifiés, alors que d’autres pourraient émerger lors de prochaines réunions ».
Il faut savoir que le soutien public aux entreprises coûte 110 milliards d’euros par an entre subventions et réductions fiscales. Ce qui est considéré par le gouvernement comme un lourd fardeau qu’il faut absolument alléger. Il en va de même pour les dépenses médicales, en réduisant notamment les subventions des produits médicaux.
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