Budget 2024 : vers la révision à la hausse des prix de l’alcool ?

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Par Djaffar Chilab Publié le 26 novembre 2023 à 10h23
Budget 2024 : vers la révision des prix de l’alcool à la hausse ?
Budget 2024 : vers la révision des prix de l’alcool à la hausse ?

Après le tabac, va-t-on vers la mise en place de mécanismes dissuasifs pour réduire la consommation de l’alcool en France ? L’idée est désormais en marche, avec la proposition de plusieurs sénateurs qui plaident pour l’instauration d’un prix minimal qui touchera toutes les boissons alcoolisées.  

Des sénateurs de différentes appartenances ont introduit officiellement, jeudi 23 novembre, des amendements au projet de loi de finances 2024, portant sur l’instauration en France d’un prix minimal unitaire pour l’alcool vendu, révèle La Croix. Comme ce fut le cas pour le tabac, cette mesure est préconisée dans le but premier de lutter contre la consommation excessive.

Sauf que là, l’amendement proposé repose sur l’instauration d’un « prix plancher pour chaque unité d’alcool qui équivaut à 10 grammes d’alcool pur », et « non sur l’augmentation des taxes », précise-t-on. Voulu notamment dans un but sanitaire- au moment où Santé publique France, cité par La Croix, souligne que « 30% des adultes consomment 90% de l’alcool vendu en France »- le texte viserait à ramener les gros consommateurs à des consommations plus modérées. Ils seraient, en effet, « 8 % des adultes » à représenter « à eux seuls la moitié de la consommation ».

Le dispositif a pour objectif de « baisser la mortalité causée par l’alcool de 22% », et « réduire les dépenses de santé de 237 millions d’euros par an en 2050 », selon l’association Addictions France. Actuellement, on recense quelque 41 000 décès annuels imputés à ce fléau.

Les vins bas de gamme et les vins étrangers, les plus visés 

Le dispositif semble avoir une certaine adhésion, même si les promoteurs s’attendent à d’éventuelles réticences face aux oppositions attendues de la part des lobbys du secteur. L’exemple écossais, qui a inspiré cette initiative, est à suivre au vu de son succès : « Les économistes s’accordent sur l’efficacité d’un prix de 50 centimes pour 10 g d’alcool pur, hors inflation », appuie l’association. « Une bouteille de vin à 12° ne pourra ainsi plus être vendue en dessous de 3,50 euros, et un litre d’alcool fort en dessous de 20 euros », commente La Croix.

Pour parer aux réactions hostiles, le sénateur Renaissance des Hauts-de-Seine, Xavier Lacovelli, tente de désamorcer les tensions par avance  : « Le PMU (prix minimal unitaire) ne vise pas les viticulteurs français, mais principalement les vins étrangers, qui arrivent en vrac », a-t-il déclaré à Public Sénat. L’association Addictions France abonde dans le même sens, en promettant que « les vins de prestige et de qualité ne seront pas touchés, contrairement aux vins bas de gamme ». Ainsi, précise l’association, « seuls les grands industriels […] des vins d’entrée de gamme verraient leurs bénéfices diminuer ».

Mais on n’en est pas encore là. Le dispositif n’est, pour l’heure, qu’une proposition qui sera soumise à discussion ce week-end devant l’assemblée. Et bien des étapes restent à passer avant son éventuelle approbation, à commencer par le vote de l’assemblée.

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Licencié en économie option gestion, journaliste polyvalent, reporter, et ancien directeur de rédaction.

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