Le PDG du groupe TotalEnergies, Patrick Pouyanné a fait part, la semaine dernière, d’une réflexion engagée en vue de l'adhésion du groupe à une cotation principale à la Bourse de New York. Le ministère de l’Économie ne voit pas absolument pas d’un bon œil une telle perspective qu'il compte bloquer.
En effet, Bruno Le Maire s’est déclaré hostile à cette idée de délocalisation de la cotation principale de TotalEnergies, formulée par le président du groupe. « Je suis là pour faire en sorte que ça n’ait pas lieu », a affirmé le ministre d’Économie, ce jeudi matin sur BFM, dénonçant « une décision grave ».
Bruno Le Maire a longuement insisté sur la nécessité de revoir cette éventualité qui impacterait, si elle venait à se concrétiser, l'économie française. « Nous avons besoin de Total », c’est un « atout pour la France », notamment en cas de nouvelle crise dans les cours du pétrole ou de l’énergie de manière générale, a-t-il soutenu.
La quête de fonds de TotalEnergies
Pour rappel, c’est la semaine dernière que le PDG de TotalEnergies, Patrick Pouyanné, avait révélé à Bloomberg que le groupe avait engagé une réflexion pour mettre en place une cotation principale de TotalEnergies sur le continent américain, par nécessité « du business et pas de l’émotion ». Le premier responsable du groupe a expliqué que la démarche était nécessaire pour TotalEnergies, tout en excluant l’idée d’un déménagement du siège social du groupe en Amérique.
« Nous faisons face à une situation dans laquelle les actionnaires européens sont vendeurs ou se maintiennent, quand les actionnaires américains sont acheteurs », avait expliqué le patron de TotalEnergies, précisant que cette relocalisation visait à mieux se positionner vis-à-vis des actionnaires américains qui préfèrent miser sur des actions dont la cotation principale est à New York qu'en Europe.
Cette idée de s'exiler en Amérique, donc, motivée par TotalEnergies par la quête de fonds. Une raison que Bruno Le Maire réfute, mettant en exergue le projet de l’union des marchés des capitaux en gestation sur le sol européen pouvant constituer une solution au problème majeur que rencontre du groupe. Le ministre y voit, en effet, une clé pour obtenir des fonds à l'échelle de l’Union européenne.